albums
- Pursue a less miserable life
UR68 - 2020
SAFFRON EYES
membres
Cédric Ampilhac
Cyril Braga
Laetitia Fournier
Thomas Walgraffe
biographie
Tout d'abord, Cyril Braga, guitariste, à l'initiative de ce
nouveau projet dont le précédent groupe Le Parti
officiait dans une veine plus punk/hardcore et post-punk qui secoua la
scène locale à la fin des années 2000. Tout comme
Laetitia Fournier aka Raymonde Howard, chanteuse, déjà
forte de trois albums solos en un peu plus de dix ans, tous
encensés par la presse et les radios nationales, mais aussi
quelques expériences de groupes indie-rock antérieures
(Goofball, La Seconda Volta...), qui font aussi d'elle une figure de la
scène musicale stéphanoise. Cédric Ampilhac, le
batteur, est grand amateur de jazz et joue dans un groupe d'afrobeat.
Thomas Walgraffe, à la basse, est lui auteur de plusieurs
disques solo sous le nom ThOmas.W et aux commandes de son propre
netlabel (Myhand.thanx Records) qui sort régulièrement,
depuis les années 90, des disques autoproduits, creusant le
sillon d'un rock indé aux réminiscences new-yorkaises
assumée...
Et la musique de Saffron Eyes se situe bien à la croisée
de leurs chemins respectifs. Les riffs de guitares tendus et
acérés de Cyril Braga font écho aux secousses
ressenties de par Seattle ou New York. Les quelques goûtes
d'acide dans la voix de Laetitia Fournier ne sont pas un voile ou une
façade, elles vont puiser leur inspiration dans celles qui ont
créé le genre, là où le vécu du
chant caresse les guitares enregistrées sur fond de papier verre
(PJ Harvey époque Dry par exemple). Les années 90 qui
étaient elles-mêmes un écho au punk, retrouvent
là une réminiscence éclairée.
Inspiré d'un certain parfum de rock indépendant, leur
premier EP, « Pursue a less miserable life », frappe par
son unité et son homogénéité, les morceaux
s'enchaînent avec le plus grand naturel, entre tension
sous-jacente et accalmies passagères, dont on imagine sans
difficulté le potentiel scénique.
On pourra parfois penser à Shannon Wright, aux rythmiques des
Bad Seeds le temps d'un « The Eye Is The Limit », quant
à « Beat The Gong » il éveillera les
fantômes du Sonic Youth le plus pop, voir des Breeders sur le
tube introductif « Springtime (with no harm) » ... Mais
faire la course aux analogies serait stérile, car Saffron Eyes
est autre chose que la somme d'une série d'influences. Des
mélodies insidieuses et accrocheuses, avec le chant et la
présence magnétique de Raymonde Howard en plus, donnent
à ce premier EP un vrai côté addictif qui redonnera
le moral à tous les nostalgiques de leurs années
collège ou lycée et dont l'avènement des jeunes
pousses telles que Snail Mail (sur Matador), Phoebe Bridgers (sur Dead
Oceans) ou autre Fazerdaze (sur Flying Nun) n'aura pas réussi
à combler complètement.
Raymonde Howard était déjà chez elle dans la
maison We Are Unique!, et Saffron Eyes d'y trouver son
écosystème comme une évidence, dans cet essaim
bruyant qui résonne depuis bientôt 20 ans.