albums
- foundations
2006
MELONHEAD
membres
Gérald Guibaud (guitars, voice, harmonica, melodica, xylophon)
Gilles Deles (electric guitars, drums, production)
biographie
“There once
was a morose Melonhead, who only whished he
were dead” Melonhead, Tim Burton “la
triste
fin du petit enfant huitre”
Melonhead est un projet personnel commencé au
début des années 2000 par Gérald
Guibaud. Une guitare folk bien cheap, une voix discrète et
quelques bribes de mélodies dessinent les premiers contours
d’un apprentissage long et difficile de la composition en
solo. Avec pour modèles de départ Vic Chestnutt,
Robert Pollard, Daniel Johnston, Jason Molina, Mark Linkous, Kristin
Hersh et Robin Proper Sheppard, l’objectif est
d’exprimer ses sentiments, son vécu, à
travers des textes simples, universels sur un fond sonore folk
principalement basé sur trois accords majeurs.
Lorsqu’en 2001, son ami Gilles Deles aka Lunt termine son
premier effort solo, ils créent ensemble le label Unique
Records qui en cinq ans deviendra un des fers de lance de la
scène indé underground française. Lunt
passe alors à la MAO, et refourgue son 4 pistes à
Melonhead qui peut enfin tenter de coucher sur bandes ses quelques
ébauches de morceaux folk. Mais la route est longue avant de
tutoyer ses modèles, et les cassettes s’empilent
et peu de chansons émergent de ce travail. Le projet est
alors mis en retrait, car le temps manque et la charge de travail que
lui donne son label ne fait qu’augmenter.
Mais Melonhead reste encré en lui, véritable
double qui l’habite totalement, depuis que ce personnage
dépressif créé par Tim Burton a
trouvé refuge sur sa peau, son épiderme, au plus
près du corps et de l’esprit. Parfois, des
sessions sombres de composition, principalement nocturnes, donnent
enfin naissance à des complaintes écoutables, que
leurs auteurs ne renient pas dans la foulée.
Lorsqu’au printemps 2004, Melonhead et Lunt se retrouvent
chez ce dernier, une session d’enregistrement
s’organise. Il n’y a pas beaucoup de morceaux, mais
suffisament pour se faire plaisir à tenter quelques
arrangements intimes et minimaux sur ces squelettes acoustiques. Il y a
ce titre, My empty universe, aux arpèges bancals et
tremblants sur lequel Lunt greffe sa guitare electrique cataclysmique
en fin de morceau, avec leurs deux chants en chœurs sur le
refrain pour cimenter le reste, sceller une amitié
déjà vieille de près de dix ans.
Est-ce un début ou une fin pour Melonhead ?
qu’importe, tout est déjà dit. Il y a
bien aussi quelques instrumentaux pour allèger
l’atmosphère, This is where it begins et Gmini
cricket’s song où Gémini le cricket
s’invite à la fenêtre du studio pour
poser ses paroles à lui sur ces notes de guitare acoustique
qui n’en demandaient pas tant. Mais la
légèreté n’a pas trop sa
place chez Melonhead, le noir reprend vite le dessus. La jolie May du
film de Lucky McKee apparaît alors pour prendre un morceau de
Melonhead pour confectionner sa poupée, son ami(e), sur le
titre Bloody May, car comme il le chante, mieux vaut être une
partie de sa poupée qu’un être
ésseulé. Car seuls au monde, ces deux spectres le
sont réellement à cet instant là. Mais
il faut bien en finir, et Melonhead se rêve d’une
fin à la William Blake chez Jim Jarmusch. Une fin
apaisée sur un océan, sur un rythme de surf music
triste, end in the ocean, parceque c’est là
où nous retournerons tous.
Depuis cette session, nous avons perdu la trace de Melonhead. Celui-ci
s’est endormi, apaisé, et son corps
s’est transformé. Il paraitrait qu’une
belle artiste talentueuse et mystérieuse utilise
désormais sa peau comme un parchemin, pour y conter ses
émotions, son amour, et parfois ses angoisses et ses
cauchemards. Le noir est parfois tenace, mais à deux, on y
est quand même beaucoup mieux.