LUNT
Phantom Solids
UR60 - 2019, Creative Commons
Ce nouvel album de Lunt joue sur un mélange textures sonores
assez inédit : au-dessus des reliefs abrupts, parfois
rêches, des saturations et des larsens (les guitares), on entend
souvent une couche plus douce, plus délicate (le glockenspiel).
On ne peut donc plus parler simplement de violence, ni de douceur :
l'un ne va pas sans l'autre, c'est un travail d'équipe. Les deux
autres éléments les plus présents du disque, la
voix de Lunt et les percussions, ne sont que deux côtés
d'une même médaille : l'une comme l'autre sont
tantôt obstinées, martelées, tantôt
apaisées et faussement sereines. Si on voulait
représenter cette musique par une métaphore, on parlerait
sans doute d'un lit pour fakir. Mais ce n'est pas le masochisme de
l'auditeur qui est en jeu : comme chez Sonic Youth, le bruit n'est
jamais gratuit, la beauté s'obtient.