Echappé
de Melatonine, Mathieu Lozinguez a abandonné les guitares et
le post rock, pour une musique plus électronique. Mais
pourquoi ce nom ? Car comme tout le monde le sait King Kong est un
canard et non un chat ? Pourquoi Rats pourrait faire entamer
à un paraplégique une danse tribale ? Pourquoi
Nova est-il si super ? Pourquoi Dress avance avec un boulet aux pieds
tel un fantôme faisant claquer des dents 3D ? Pourquoi do you
mind ? ne serait elle pas la musique de la
cérémonie d'ouverture des prochaines olympiades
robotiques sur l'ile clone de Sumatra ? Pourquoi le spoutnik na pas
emporté à son bord système 21
plutôt que son bip bip ridicule ? Pourquoi King K a autant de
chance finir sa carrière au fond d'un labyrinthe que j'ai de
chance de répondre à cette question (attention la
folie gagne) ? Pourquoi Poc fait aussi fort poc ? A ces questions peut
être aucune réponse, mais certainement des angles
à adopter pour ne pas négliger cette symbiose
entre autre chose, Aphex Twin et Board Of Canada, le tout
lié par des virgules cinématographiques qui
pourraient réjouir les cinéphiles de Miramax.
King Kong Was A Cat est une grande question posée
à nous…pouvons-nous résister
à un chat qui monte l'empire state building avec un
concombre dans la bouche. Enorme.
GdO
Derrière ce nom
surréaliste, se cache Mathieu Lozinguez, le guitariste des
post-rockeurs noiseux de Mélatonine.
Avec ce projet solo, changement d’ambiance. Imaginez un
univers de sampler, de groovebox, de synthés) de la part de
quelqu’un qui a dû être bercer par la
coldwave mais qui depuis à trouver en Autechre
une autre manière de produire des sons et en DJ
Shadow ou Boards of Canada (IG)
une autre manière de les agencer. Sur ce terrain, King Kong
was a Cat ressemble carrément à Laudanum,
un autre électronicien (à la base guitariste) qui
arrive à créer des ambiances oppressantes ou plus
ambivalentes (la sérénade synthétique Nova,
l’arabisant technoïde Mouskarum)
sans guitares ou presque. Dress semble
reprendre la nappe inaugurale de A Forest de Cure,
tout en la malaxant dans tous les sens. King K.
pourrait être un remix électronique possible
à un titre de NIN. L’important
chez KKWAC est souvent le son en soi, celui qui crée des
climats illico presto. Pas besoin dès lors de
modernité et une simple scie musicale (Systeme 21)
et un orgue de Dracula (Believe me) feront
très bien l’affaire. Ce n’est
d’ailleurs pas pour rien qu’avec beaucoup de second
degrés, le Messin sample des dialogues de vieux films
d’épouvantes, terrains alors propices à
l’expérimentation sonore (Rats, believe me).
Et comme une surprise n’arrive seul, KKWAC arrive
même à nous émouvoir avec
mélodica et guitare acoustique sur Do you mind.
Plus que recommandable.
Denis Zorgniotti.
Tous ceux qui
aiment aller se foutre la pétoche devant un bon film
d’horreur le savent : dans ce genre de production,
l’ambiance sonore est très importante, que ce soit
par la musique ou les bruits. Par un effet boomerang, Mathieu
Lozinguez, guitariste du groupe post-rock Melatonine, et à
la tête de ce projet, incorpore des extraits de vieux films
d’horreur à sa musique. Maniant à la
fois les machines et les instruments traditionnels du rock, Lozinguez
invente de petites B.O. à vous glacer le sang. Le formidable
"Believe me" et son orgue pour enterrement ne doit pas
s’écouter tard le soir, sous peine de faire des
cauchemars... Ils ne sont pas nombreux les Français
à pouvoir prétendre jouer jeu égal
avec le démoniaque Aphex Twin, c’est à
dire à pratiquer une musique froide et
mélodieuse, robotique mais vibrante... mais il faut bien
reconnaître que Mathieu Lozinguez est de ceux-là.
Jean-Marc Grosdemouge
Alors que Melatonine sort prochainement un nouvel album,
"Décembre est un samedi", leur guitariste Mathieu Lozinguez
s'amuse en solo sur des machines et sort "King Kong Was a Cat",
réjouissant projet électro qui fait feu de tout
son. Il troque donc ses guitares contre des samplers et autres
grooveboxes empruntés aux années 90, et sort cet
album certes pas très novateur, mais absolument
enthousiasmant. Pourtant le passéisme affiché
était risqué : dialogues de vieux films
d'horreur, groove emprunté à Warp (mais plus dans
son versant lounge qu'expérimental – pourtant on
préférera toujours Squarepusher à
Boards of Canada) ; bref, on a un peu l'impression de se retrouver
confronté à un projet nostalgique des
années 95, avec une bonne dose de kitsch série Z
pour pimenter le tout.
Malgré tout, les morceaux fonctionnent à
merveille, et entretiennent une dynamique vivace sans chercher
l'expérimentation ou l'originalité à
tout prix, si ce n'est dans ses aspects les plus folkloriques
(justement, les voix enregistrées, mais aussi une scie
musicale, des synthés sortis de chez Nintendo, etc.). Et
l'album se réécoute à l'envi,
alimentant un mid-tempo pêchu qui me rappelle le "Act I" de
Sporto Kantes : un groove efficace augmenté de ces petits
plus qui contournent la banalité, et donnent un
goût de reviens-y à l'ensemble. On
appréciera particulièrement la densité
rythmique de "Rats" ou l'équilibre instable des instruments
sur "Poc".
Bref, l'album de ce gros chat pas lourdingue, malgré les
apparences, doit plus à son inventivité
intrinsèque qu'à ses attributs formels. Miaoooou !
David Dufeu
Echappé solo de
Mélatonine
(pas les ados attardés qui jouent à Good
Charlotte mais les post rockeux nancéens),
Mathieu Lozinguez tente avec ce
KKWAC de prendre le contre-pied
sur le post rock de son groupe.
Au revoir les guitares tranchantes, les longues plages
planantes et mélancoliques et les envolées
sonores surpuissantes.
Bonjour les bidouilles électro, les boucles et les
ambiances entre BO et BD (toujours aussi noires en revanche que chez
Mélatonine). Ce côté film noir, voire
comics est d'ailleurs entretenu par l'insertion entre les morceaux de
dialogues et même d'extraits de comédies musicales
"à l'ancienne" (voix nasillardes à l'appui)
à la fin de "Rats"
donnant tout au long de l'album une vraie cohérence de bande
originale de film.
Toujours aussi hypnotiques, les morceaux
s'élaborent autour de rythmiques électroniques
aux airs et aux rythmes de pistons dans une usine de construction
à la chaine. Tsss, psssschhh, brrrmm encore des
évocations du monde de la bd ("System
21"). Viennent alors se greffer dessus des sons
synthétiques croisés en d'autres temps du
côté de la cold wave, de
T21 à Front242
comme sur "King K".
Mais on trouve aussi sur KKWAC un piano, un
accordéon et autres instruments traditionnels donnant
même parfois l'impression de se retrouver sur un disque de Pascal Comelade ou de Yann Tiersen ("Do you mind") et le
mélange, autant le dire tout de suite, est tout à
fait réussi.
Exercice de style et mélange des genres donc sont
au programme de cette tentative solo et contrairement à
beaucoup de "solistes" qui tentent l'aventure hors de leur groupe,
Mathieu Lozinguez en profite pour expérimenter, aller plus
loin, s'affranchir de ses mécanismes post rock et
peut-être ouvrir de nouvelles perspectives à
Mélatonine.
On retrouve cependant son goût pour les titres
instrumentaux puisque les seules illustrations sonores sont faites de
samples de provenances variées."Believe
me" et son harmonium finiront de convaincre les plus
sceptiques.
Pour les amateurs d'ambiances noires, de musiques un peu
tordues et pour ceux qui trouvent que l'album de Zone Libre n'est pas
un disque accessible, alors en vérité, sachez-le,
King Kong was a cat est à écouter de toute
urgence. Il s'agit probablement de la meilleur comédie
musicale n'ayant jamais existée. You must "believe me"...
David Didier
Alors que Melatonine sort prochainement un nouvel album,
"Décembre est un samedi", leur guitariste Mathieu Lozinguez
s'amuse en solo sur des machines et sort "King Kong Was a Cat",
réjouissant projet électro qui fait feu de tout
son. Il troque donc ses guitares contre des samplers et autres
grooveboxes empruntés aux années 90, et sort cet
album enthousiasmant. Les comparaisons se
découvrent tout au long de l'album notamment par l'usage de
dialogues de vieux films d'horreur, groove lapidaire ainsi qu'une bonne
dose de kitsch série Z pour pimenter le tout.
Un album qui tient donc à la fois dans l'agitation primate
de la jungle et dans l'apparente torpeur féline.
Fantasmagorique sous son soleil noir
aux effluves gothiques, le monde du King King devenu chat sombre bien
vite dans une dérive pseudo-onirique finalement bien peu
aventureuse. Tout en recyclant des idées
aperçues, en plus imaginatif, du côté
d’Autechre et de Boards of Canada, Mathieu Lozinguez confond
clichés électroniques et cinématique
à côté de ses pompes, rythmes trop
entendus et lignes de basse simplistes. Alors que le disque se veut
synthétique des influences post rock et electronica, voir
drum’n’bass (à la manière de
Third Eye Foundation), de son auteur, il tombe plus souvent
qu’à son tour dans des excès
grand-guignolesques du plus mauvais aloi, qui rappelleront aux plus
anciens le plus mauvais de Genesis.
Fabrice Vanoverberg
C’est
rare, mais ça arrive : un vrai désaccord dans
l’équipe Octopus ! Une fois n’est pas
coutume, nous avons décidé de dire le pour et le
contre…
Entraînant, au point d’en faire remuer le popotin
en mesure (et de ne pas se soucier d’un éventuel
ridicule dans le métro parisien, les écouteurs
bien calés sur les oreilles), voilà
l’effet qu’aura (sur certains donc)
l’album solo du guitariste de Mélatonine. Aucun
des 12 titres aux influences électro, rock, hip-hop ou
encore jazz n’a à pâlir devant les
autres, chacun racontant en quelques cliks’n’cuts,
rythmiques engageantes et pointes de mélodica ou scie
musicale, une courte histoire, cinématographique
à souhait (les divers extraits de bons vieux films
d’horreur y participant activement). Des images,
c’est le moins qu’on puisse dire, viennent
immédiatement à l’esprit à
l’écoute de "Punk ", par exemple. La succession
fluide de titres plus différents les uns que les autres, on
ne veut plus que ça s’arrête.
L’excellent "Rats " (paru une première fois sur la
compilation anniversaire du label) constituant le tube de cette
collection à facettes. Revival ? Oui, et alors ? Quel
plaisir parfois de retrouver des sonorités
familières remâchées «
façon » King Kong déguisé en
chat !
Sonia
Musnier
En écoutant Do
you mind?, proche des ritournelles d'Ez3kiel, on se dit
qu'on est tombé sur une bonne adresse. Et si le reste de
l'album se démarque nettement du combeau tourangeau, il
reste pour points communs l'imagination et la jubilation communicative.
Cette electro, tout à la fois débridée
et abstract, rallie ainsi les suffrages des
cérébraux et des instinctifs. Les aficionados de Reflex et de Boom Bip, par
exemple, seront comblés. Les textures sonores là
encore ne cèdent pas à la facilité :
étoffées, elles habillent pleinement la trame
mélodique. King Kong Was A Cat, en bon félin,
bondit d'un territoire musical à un autre tout au long de ce
disque. Multidisciplinaire, cette quête artistique se
poursuit sur le net, avec un site cartoonesque. Pas évident
de s'y retrouver, mais on s'y perd agréablement.
Vincent Michaud
Pour finir voici quelques minutes du premier album de King Kong Was a
Cat formation électro pop kitch et
répétitive, influencée autant par les
musiques de films easy listenning que par la pop de Kraftwerk, le
hip-hop . Sur une rythmique simpliste, ses nappes de synthé
vintages "interludées" par des voix
cinématographiques, d'insidieuses mélodies se
mettent en marche, captivent notre subconscient et piègent
notre mémoire auditive de ballades naïves et
séduisantes.
Eric SERVA