La pop folk feutrée et hantée
d’un rêveur de Montauban.
Quand il ne griffonne pas des bandes dessinées romantiques
sur son désœuvrement (Streets of your town) ou ne
joue pas de la guitare fusain avec les postrockers d’ A Place
For Parks, Rémi Parson devient Electrophönvintage
(quel vilain nom). Et soudain, enfin, le folk lunaire d’Adam
Green ou la pop lancinante de Low trouvent un correspondant
français – qui ferait d’ailleurs mieux,
ça vaut aussi pour ses BD, d’oser le
français première langue, au lieu de vivre par
procuration en anglais, dans des rimes de chansons ou des dialogues de
films avec lesquels il passe sans doute trop de temps. Mais visiblement
(et ses BD, name-droppeuses à mort, ne se gênent
pas pour citer ses passions : Felt, Montgolfier Brothers ou Joy
Division), les influences de Remi ne sont jamais d’ici
– son oreille et le cœur d’artichaut qui
lui est attaché ne répondent
qu’à cet anglais mélancolique et
raffiné. Et il répond à ces
invitations au voyage intérieur d’un geste
tremblant et troublant, en une dizaine de pop-songs feutrées
mais hantées, fragiles mais jamais chochottes, intimistes
mais jamais fœtales. Et il n’a beau durer que
dix-huit minutes, ce premier album impose pour la journée
son humeur et sa géographie : soleil pâle, vie
horizontale. Dangereux pour ma volonté et la joie
obligatoire »
Lucie Dunois
VELVET (Mars 2005)25-03-2005
L'importance d'un artiste
n'équivaut pas forcément à la longueur
de son album. Ici, il y a bien les dix titres réglementaires
mais pour une durée totale de 18'. Qui dit moins? Ce simple
détail comptable ne fera que renchérir
l'idée que Electrophönvintage est un artiste
singulier. Repéré comme guitariste des
post-rockeurs de A Place for Parks, Rémi Parson a choisi son
pseudo barbare pour accoucher de petites ballades composées
à la guitare acoustique, pour une ambiance de coucher de
soleil sur la plage. Avec une détermination et une
simplicité digne de la scène antifolk (Moldy
Peaches en tête), Remi a fini par croire en sa bonne
étoile, choisissant d'offrir un écrin un peu plus
riche (une vraie production) et des fondations plus solides (l'ajout
d'un batteur et d'un bassiste) à ces constructions
intimistes. Ses miniatures n'ont pas perdu leur
côté touchant mais peuvent se muer en de petits
bijoux pop à la manière des Go-Betweens ("Where
you're not"). Aussitôt écouté,
aussitôt adopté… 8/10
Denis Zorgniotti
L'expérience me fait dire qu'il faut toujours croire ce que
dit un Gérald. En m'envoyant le disque d'electrophonvintage,
Gérald guibaud, boss d'unique records, m'avait dit tu verras
18 minutes, 10 chansons et tout est dit. Le bougre avait raison
à ceci prêt que electrophonvintage avait
oublié de s'auto-congratuler. 10 chansons sans fioritures,
mais propres sur elles et bien élevées. Des
chansons habillement laissées dans un accoutrement simple
mais présentable. On a déjà fait avec
une guitare une voix, mais on finissait par oublier la route du
magicien d'oz. Bouleversante comme les premières chansons
d'angil (tient !) electrophonvintage prend le train d'une pop anglaise
(my mountain town) buissonnière
préférant le préau des
écoles au arrières cours de station-service
(break my heart again). Attrape coeur solitaire maîtrisant
son spleen, alchimiste des sentiments (where you're not) ce disque
retourne tout avec la légèreté d'une
plume et la gravité de l'attraction terrestre. Un
Gérald a toujours raison.
Gerald de oliveira
Aller à l'essentiel. perforer l'enveloppe pour atteindre le
coeur. Voilà bien ce qu'est la musique pop. De courtes
ritournelles qui immédiatement vous touchent ... ou pas.
Avec We sang a yéyé song, nouvel (et
véritable premier) album du groupe Electrophonvintage, le
concept est poussé à son paroxysme.
On connaissait l'album de Weezer d'a peine 30 minutes, ceux des Pixies
d'a peine 35 mais voici qu'arrive l'album du jeune Rémi
Parson, venu tout droit de Montauban avec ses 10 titres en moins de 20
minutes.
Inutile donc de s'éterniser sur la chronique, pas de rond de
jambes inutiles, allons à l'essentiel : We sang a
yéyé song est une réussite.
Oscillant entre un Neil Young mélancolique et un Jeffrey
Lewis romantique, Rémi Parson sait aussi apprivoiser la pop
anglaise. Le mélange de genres n'en est pas pour autant
indigeste et donne naissance à des titres comme "The former
president", clin d'œil à François
Mitterrand ou le popisant "A girlfriend the devil Wouldn't want".
10 chansons pop-folk douces et intelligentes. Des sortes de petits
sketches, des scénettes bucoliques et tendres d'un auteur
compositeur interprète qui mine de rien pourrait bien casser
la baraque.
David Didier
Le label Unique records n'en
finit pas de surprendre. Après
une ouverture plus pop, vers moins d'expérimentations, avec
le formidable Angil, voici Electrophönvintage qui sort un
album entier de 18'. La valeur n'attendant pas le nombre des minutes,
on se précipitera pour ce projet solo de Remi Parson,
déjà remarqué comme guitariste des
post-rockeurs de A Place for Parks. Remi a longtemps mûri son
songwriting folk écrit d'une belle guitare acoustique, comme
on dit d'une belle plume, choisissant de l'étoffer d'une
basse et d'une batterie et de l'éveiller à la pop
(My mountain, where you're not). Il n'a perdu en rien sa
fraîcheur d'écriture mais se donne une plus grande
chance de se laisser adopter par le plus grand nombre, en devenant dans
ces moments-là un élève des
Go-Betweens. Electrophönvintage, en revanche, reste inflexible
sur le format de ses chansons, très courtes, au risque de
frustrer immanquablement (Même si elles
représentent une entité en soi). Avec de telles
bases de chansons, la plupart des artistes aurait exploité
cette source inespérée jusqu'à la lie.
Mais pas Electrophönvintage, belle preuve
d'honnêteté et de
désintéressement. Ne passer pas à
côté ! Conseil d'ami.
D.Z.
Après
Angil, la sortie du disque
d’Electrophönvintage semble confirmer une nouvelle
tendance pour Unique Records : loin des ambiances troubles de Virga ou
Lunt, place au songwriting (mais peut-être n’est-ce
là qu’un simple concours de circonstances) - un
songwriting complexe et une pop bigarrée pour Angil, un
songwriting classique et une pop indie plus traditionnelle pour
Electrophönvintage.
Derrière cette identité, on retrouve
Rémi Parson, par ailleurs membre d’A Place For
Sparks, groupe assimilé post-rock dont le premier album est
paru chez Unique, et dont les membres l’accompagnent sur ce
disque à la batterie et à la basse.
Electrophönvintage est responsable de pas mal de cassettes,
enregistrées sur quatre pistes sans doute, dans moins de dix
mètres carrés, introuvables, et avait
publié un 45 tours sur le défunt label Plastic
Pancake (le regretté petit Sarah français).
La musique d’Electrophönvintage pourrait avoir dix
ans comme elle pourrait avoir une semaine. Délicate, elle
n’exacerbe jamais son côté plaintif ou
chétif, chose que je déteste
particulièrement. Elle reste directe, vraie. Elle navigue
tranquillement entre indie pop et folk song. Et à cause
d’une certaine ressemblance physique, Electrophonvintage
rappelle Jeffrey Lewis.
Nostalgique sans doute, la douce musique du bonhomme traite
d’amour, évidemment, de ces petites choses du
quotidien qui sont si merveilleuses. 9 chansons, un instrumental, une
poignée de minutes, si peu de choses, et pourtant comme un
signe. Le signe que notre adolescence n’est pas si loin
derrière.
Un disque plein de lalalalas. Et joli comme un coeur, avec
ça.
Stéphane
Electrophönvintage, c’est Rémi Parson et
une guitare.
Mais son pseudo provient sans doute du vieux magnétophone en
plastique sur lequel le garçon de Montauban avait sorti ses
premiers enregistrements, sous forme de cassettes et de Cd-R. Une
journée de studio, un batteur et un bassiste,
c’est
carrément du grand luxe, comparé à ses
habitudes.
Ballades folk tristes en anglais et au jeu de guitare basique, spleen
lo-fi et une voix qui reste toujours douce, très
légèrement nasillarde, mais qui semble
chargée de
frustrations voire de menaces cachées. À son
meilleur, on
retrouve la naïveté perverse de Television
Personalities ;
en régime normal, on reste dans les limites
déprimées et parfois rances de la formule.
Autrement dit,
trop autocomplaisant et manquant au choix d’humour ou de
mélodies. Heureusement, la concision des titres (dix
morceaux en
dix-huit minutes et trente-quatre secondes) évite
qu’on
ait le temps de vraiment s’ennuyer.
Philippe Richard
••°°°°
10 chansons, 18 minutes, pas une de plus. Cela semble peu pour
découvrir un artiste, mais c'est en fait
déjà beaucoup. Car écouter l'album de
Rémi Parson, alias Electrophönvintage, c'est un peu
comme rentrer par effraction dans son appartement à
Montauban : on y découvre son petit univers, ses planches de
B.D. (sa grande passion), sa muse, la jolie Delphine, avec laquelle il
vit (et chante) et son pote Sébastien qui doit souvent
traîner par là.
Pour agrémenter sa petite vie tranquille de
post-étudiant rêveur, Rémi aurait pu
comme tant d'autres échafauder des chansons trop grandes
pour lui, convoquant à la fois Brian Wilson, Robert Wyatt ou
Brian Eno dans un grand maelström d'un égotisme
odieux. Mais Rémi n'est pas comme ça et We sang a
yéyé song, son premier album, lui ressemble
beaucoup.
Collection de vignettes riquiqui, construites autour de trois-quatre
accords de guitare acoustique, agrémentés d'une
basse discrète, de quelques chœurs et d'une
batterie muette, We sang a yéyé song est un album
hors norme et hors format. On y croise bien quelques influences - en
gros, tous ceux qui jouent de la pop mélancolique - mais
aucune de précise : le chant de Rémi est bien
trop singulier pour s'adapter à un univers
sur-référencé.
Fragile, parfois naïf et fleur bleue, l'univers musical de
Rémi aurait pu s'insérer, à
l'époque, dans le catalogue pastel du label Sarah Records.
On y retrouve cette même aisance mélodique, cette
même impression de dés'uvrement à
l'approche de l'âge adulte et ce cachet "fait à la
maison" qu'arborait si fièrement le très culte
label de Bristol.
Mais c'est sur l'excellent label Toulousain Unique Records, qui nous a
déjà récemment apporté le
précieux Teaser for:Matter de l'ovni Angil, que
Rémi a publié ce journal intime en musique. Un
label qui avait également accueilli
précédemment son autre groupe A Place For Parks,
orienté post-rock, dans lequel il officie en tant que
guitariste.
Martin Cazenave
18 minutes pour 10 titres à peine, un drôle de
format qui ne laisse que peu de temps à Remi Parson
(guitariste de A Place For Parks) de dévoiler son talent.
Mais à l’écoute, on ne souhaite
finalement rien d’autre que ces quelques pièces
folk-pop d’un puzzle intime, que l’on imagine
assemblées avec passion, à l’aide de
deux musiciens, Anicet Rohée (ex A place For Parks )
à la batterie et Sébastien Linares (Won, A Place
For Parks, Minimilk, fondateur du label Nowaki ) à la basse,
qui complètent la guitare et les touches d'harmonica. Une
instrumentation assez rudimentaire, qui sied à ces
compositions de facture plutôt classique et artisanale.
La voix de Rémi, nasillarde et juvénile
à la fois, affirmée ou simple murmure, porte ces
petites histoires en anglais, empreintes d’une douce
mélancolie, qui parviennent à nous toucher par
leur sincérité.
Cet album de Electrophönvintage est la première
sortie chez Unique Records depuis celle, très
remarquée en 2004 de Teaser for : matter de Angil.
Un vent favorable souffle sur le folk depuis quelques mois (avec
Devendra Banhart et consorts comme chefs de file), et l’on
espère qu’il saura pousser ce We sang a
yéyé song vers la lumière .
Imogen
We sang a yéyé song est
l’archétype de la copie parfaite de
l’étudiant popeux (romantique ? - c’est
pareil, non ?) qui tente avec réussite de faire
renaître la grandeur du label Sarah Records, qui, au
début des années 90, avait emballé
tous les amateurs de musique indé (on ne les appelait pas
encore les foutraqueurs, une autre époque) avec leurs
singles vinyls faits maison, qui regorgeaient de chansons à
l’évidence mélodique renversante
(souvenez-vous les merveilleux Field Mice, pour ne citer
qu’eux...)
Malheureusement, lors du passage au format LP, la mélodie
n’est pas sortie gagnante, prenant pour l’occasion
du plomb dans l’aile, l’inspiration à la
case panne sèche. Visiblement, Electrophönvintage
(Unique Records) est là pour relever le défi et
me permet surtout de réaliser un vieux fantasme,
jusqu’à présent inassouvi... A savoir
entendre les mélodies cousues main de New Order (genre 1963
ou True Faith) sans les arrangements chichiteux des années
80, mais présentées avec un écrin
acoustique du plus bel effet, même si Even As We Speak nous
avez déjà livré une esquisse
alléchante de ce que cela pouvait donner avec leur reprise
acoustique de Bizarre Love Triangle sur leur Nothing Ever Happens Ep
paru chez... Sarah. Je vous renvoie par exemple vers l'impeccable Break
My Heart Again que vous chanterez, à n'en pas douter, tout
l'été sous votre douche, le cœur
léger.
Rémi et Sébastien enchaînent leurs
morceaux simples, naïfs et inspirés à la
vitesse de la lumière comme pour ne pas
dérangé, comme si les Ramones avaient
débranchés leurs instruments,
s'étaient rachetés une conduite ou avaient
décidé de se mettre au vert et
d'écouter Peter Astor et St Christopher en boucle (c'est
beaucoup leur demander, j'en conviens). Pour terminer, je me
permettrais juste d'émettre une petite remarque: pourquoi ne
pas offrir à l'auditeur, médusé par
tant de talent mélodique, des versions plus longues de leurs
hymnes pop mélancoliques au lieu de le tourmenter et
l'entraîner dans une conduite toxicomaniaque qui l'obligera
sans cesse à appuyer sur la touche "Repeat" de sa
télécommande ? Ne subissons-nous pas assez de
frustrations comme cela dans notre vie quotidienne pour être
malmenés ainsi ? J'attends une explication, messieurs.
D'avance merci.
Jerominus
Après le joli succès remporté par
Angil, voici que les décidément surprenantes
têtes chercheuses hexagonales d'Unique Records nous sortent
un nouveau projet folk emballant de leur chapeau de magicien.
Electrophönvintage, puisqu'il s'agit de cela, est la
dernière trouvaille qui rime avec génial du label
toulousain. Enfin dernière trouvaille, pas tant que
ça... L'histoire se déroule à peu
près comme ça: un jeune garçon
talentueux, Rémi Parson écrit des petites
vignettes folk en solitaire, pour le plaisir. Au moment où
il pense à franchir un nouveau palier (sortir ses chansons
de sa chambre ?), voilà que son groupe A Place For Parks
remporte un joli succès d'estime avec un premier album
réussi... et sorti par Unique Records (il s'agit d'ailleurs
de la troisième référence de leur
catalogue, on peut donc parler de pilier) ! A force d'entendre parler
de la sortie d'un second disque d'A Place for Parks que l'on ne voit
toujours pas venir malgré d'excellentes nouvelles
compositions (Citror par exemple), voilà que le projet solo
de Rémi prend enfin vie sur disque. Et on ne peut
qu'être reconnaissant de cette initiative !
Déconcertantes de simplicité, d'enthousiasme et
de candeur juvénile, les chansons d'Electrophonvintage se
basent sur des interprétations intimistes (deux amis
viennent donner un coup de main à la basse et au
mélodica principalement) et une sacrée envie de
ne pas faire de vieux os: dix titres expédiés en
dix huit minutes montre en main !
Musicalement, on ne peut pas dire que cela sente la
révolution mais Electrophonvintage met l'accent sur un
singulier contraste: à l'écoute de ce disque, on
ne sait trop dire si l'on pense à des Belle &
Sebastian qui auraient (re?)trouvé une
espièglerie toute adolescente ou bien si cela nous
évoque plutôt des Moldy Peaches qui auraient peur
qu'on les gronde au moindre "fuck" prononcé. Et si l'on
parle de l'ancien groupe de Kimya Dawson et d'Adam Green, c'est bien
qu'Electrophönvintage semble regarder en arrière
(certes pas très loin) vers cette période
où l'on ne sait plus très bien si l'on est encore
un enfant ou si l'on devient un adulte. Un age où l'on
crève d'envie de rentrer dans les Sexshops (avec une
instrumentation fort touchante pour un tel titre), où l'on
se voit rock star en Leather Clothes et où l'on maudit cette
ex que même le diable n'aurait pas
fréquenté... Pas bégueule pour un sou,
Rémi Parson, lui, propose quand même un
drôle de pacte: Break My Heart Again, sur ce qui est
certainement le titre le plus accrocheur du disque. Qui ne pourrait se
sentir touché voire même ne pas se
reconnaître face à de telles chansons ? Pas grand
monde sûrement, c'est pourquoi pour notre plus grand bien, il
est fortement conseillé de graver quelque part dans son
coeur le nom d'Electrophonvintage, le meilleur pote d'adolescence que
l'on n'a pas eu.
Eric F.
Il y a quelques points communs entre "Lay Your Soul Bare" et "We Sang a
Yéyé Song" d'Electrophönvintage : projet
de jeune homme seul (ici le Grenoblois Rémi Parson,
guitariste de A Place For Parks) sous nom impossible, pochette
soignée avec égérie (?), acoustique en
chambre - de cité U, en l'occurrence. Sauf qu'ici, on sait
faire court : dix chansons en 18 minutes, un format qui rappelle
quelques beaux disques de Felt ou Harvey Williams. Comme musicien et
chanteur, Parson n'est pas vraiment au niveau de Pasquereau. Mais son
art poétique est plus immédiat :
guitare-basse-batterie d'un solide classicisme (l'école
Sarah/Creation), accroches mélodiques, textes qu'on n'a pas
fait entrer au chausse-pied dans les chansons. Ça reste
anecdotique, sûr, mais pour une soirée de
printemps, c'est parfait.
Vincent
Après un 7” en 2000, deux albums CDR du duo folk
lo-fi Badr en 2001 et un album post-rock instrumental de A Place For
Parks en 2002, Rémi Parson nous revient enfin avec le
premier album de son projet solo Electrophönvintage.
Un première surprise, s’articulant en dix
chansons, ‘We sang a yéyé
song’ ne dépasse pourtant pas le cap des dix-huit
minutes, soit une moyenne inférieure à deux
minutes par chanson. C’est peu, très peu et on se
retrouve avec la capacité rare
d’écouter trois fois ce premier album en une
heure. Il semble en consultant le website du projet que Rémi
n’est plus tellement solo puisque deux musiciens semblent
l’entourer désormais et prêter secours
à l’habillement de.ses petites chansons twee pop
lo-fi.
La voix vrille un peu parfois en yaourt, anglais seconde langue, mais
la luminosité de l’ensemble et sa joie de vivre
fragile, me rappellent l’innocence et la
mélancolie naïve de Brighter (Sarah Records) ou de
Sodastream.
Difficile de vraiment situer Electrophönvintage, impossible
même d’être trop méchant avec
lui, ce ‘we sang a yeye song’ réclame
notre bienveillance par ses bons sentiments sincères et sa
sensibilité idéale.
Je suis sous le charme – comment ne pas
l’être ? – mais en même temps
ce premier album semble un peu vite consommé. Les chansons
s’installent rapidement et sitôt
s’éclipsent, ne développant jamais
l’ambiance qu’elles créent. Le spectre
instrumental est lui aussi réduit, guitares, chant
omniprésent de Rémi, un peu de batterie,
d’harmonica et autres arrangements très discrets.
Les vraies perles sont également rares : ‘Break my
heart again’ et ‘Where you’re
not’ pour être honnête.
Bref ce premier euh…, ep, du projet solo de Rémi
Parson me laisse quelque peu sur ma faim, beaucoup de bonnes
idées c’est certain, une sensibilité
hors du commun, mais en même temps des
développements insuffisants qui empêchent les
chansons de devenir vraiment mémorables, du même
calibre que celles rencontrées récemment sur les
dernières cassettes de Kevin Huelbig ou Wio...
Didier
LA DEPECHE DU MIDI (22 Mars 2005)