Des k7 et des Cd-r qui craquent, supports d’ un journal intime musical aux vignettes fauchées, le tout enregistré frénétiquement sur un magnétophone en plastique ; tels ont été les premiers pas de electrophönvintage, projet solo de Rémi Parson. Alerte et prolifique, le one man band multiplie les albums et c’est ainsi que le label Plastic Pancake, basé à Montauban, sort en avril 2000 un 45 tours 4 titres, I don’t want to stay qui séduit par sa variété, malgré l’apparent dénuement technique. Une voix étrange et une guitare malhabile feront l’affaire.
C’était sans compter sur le succès de The bright Period, premier opus de A place forparks (3ème référence du catalogue de notre label), dont Rémi est le guitariste. Electrophönvintage est alors en retrait jusqu’en 2003, date à laquelle le projet reprend vie par le biais de concerts intimes et touchants, où l’on découvre de nouvelles chansons.
Courant de l’année 2004, Rémi part enregistrer en un jour We sang a yéyé song, premier album chez Pat au studio ATL (là où A place for parks et Angil enregistrèrent leur premier album pour notre label) avec l’aide d’Anicet Rohée (A Place For Parks) à la batterie et de Sébastien Llinares (Won, A Place For Parks, Minimilk, fondateur du label Nowaki) à la basse. Il rompt avec la tradition artisanale et solitaire de rigueur jusqu’alors. Composé de nouvelles chansons écrites dans une chambre universitaire grenobloise, et de chansons plus anciennes repêchées sur de vieilles cassettes, We sang a yéyé song marque le retour aux affaires d’electrophönvintage, avec cette fois-ci la détermination nécessaire, pour sortir de son isolationnisme adolescent. Armées d’une section rythmique à l’élasticité et à la sobriété idoines, les chansons d’electrophönvintage prennent enfin le taureau par les cornes et osent un classicisme épuré, une pop boisée. Soit l’improbable rencontre du classicisme pop anglais de Belle & Sebastian avec le son lo-fi antifolk américain des Moldy Peaches…
Lorsque A Place For Parks arrête son activité fin 2004, Rémi peut alors consacrer désormais toute son énergie à son projet solo, et notre label décide de sortir We sang a yéyé song au printemps 2005. Le succès est immédiat, et malgré la durée très courte de l’album, la critique ne résiste pas à ses “10 chansons-bonsaï à la grâce lumineuse et fragile” dixit La Dépêche du Midi, où l’on retrouve “la naïveté perverse de Television Personalities” pour Magic, et où “enfin le folk lunaire d’Adam Green ou la pop lancinante de Low trouvent un correspondant français” pour Les Inrockuptibles. Rémi se produira à de nombreuses reprises en concert et commencera alors à proposer des nouvelles chansons où une voix féminine fera son apparition, celle de Delphine Bost, sa future femme. Pendant l’été 2006, le groupe repart au studio ATL à Verdun sur Garonne pour enregistrer ce deuxième album au titre Play Harp in Yr Hair. Mais au moment de masteriser l’album, les bandes ne seront jamais retrouvées et semblent même avoir été perdues… Dans l’incapacité de masteriser l’album, nous ne pourrons alors malheureusement pas sortir l’album…Puis Remi et Delphine partirent s’installer en Angleterre, et se consacrèrent alors leur nouveau groupe The Sunny Street. Electrophönvintage malgré quelques concerts sur place avec un nouveau line-up, arrêtera alors progressivement ses activités. Play Harp in Yr Hair est sorti -en l’état- quelques années plus tard par Rémi en autoproduction sur son Bandcamp.
Depuis Remi Parson s’est lancé en solo sous son nom, avec un musique plus synthétique new wave, dont les EPs sur la structure Objet-Disque recueillirent un beau succès d’estime, et il continue à se produire régulièrement en live et à porter haut les couleurs de sa ville natale Montauban. Le talent a toujours été une constante chez lui.