Le
premier véritable album de l’activiste folk
français Angil, alias Michaël Mottet,
débute par le titre No More Guitars. Pour cet adepte de
l’americana tourmentée, on trouve cette
déclaration plutôt gonflée, surtout
lorsque retentit à la quatrième minute de ce
morceau – pourtant dominé par de faibles
percussions, un
clavier et un sax – le rugissement d’une guitare
trafiquée,
qui finit seule la chanson dans un brouillard de saturation. Et les
surprises vont s’enchaîner sur cet
envoûtant Teaser
for: Matter – les flûtes mutines de Beginning of
the Fall, le
xylophone rêveur de Soulshop, les trompettes
inquiétantes de Sons of Benedict, qui commence gentiment sur
une boucle electro pour se terminer dans un grand fracas
free-jazz…
On sent un peu partout sur cet album ambitieux la volonté de
remettre en question un songwriting dont Angil connaît les
ficelles depuis trop longtemps. On pense parfois aux
Américains de Swell, pour cette manière peu
orthodoxe de renouveler le folk en l’attaquant sous tous les
angles.
Mais Angil, ce grand solitaire, ne souffre aucune comparaison. Et sa
reprise de Invisible Man, piqué aux Breeders et
transformé pour l’occasion en comptine
élégiaque, l’affirme haut et fort en
clôture de l’album : Angil est l’homme
invisible, essayez de
l’attraper si vous pouvez…
Martin Cazenave
Angil, auteur-compositeur précoce et prolixe, livre son
sixième album (les cinq premiers étaient
autoproduits), un grand écart entre
sobriété folk et lyrisme jazz.
Angil connaît ses gammes depuis de longues années
déjà. Piano, orgue, flûte
traversière, saxophone… Il maîtrise
tous ses
instruments et compose ses premières chansons, en anglais,
à quatorze ans, « tout seul, en bidouillant
plusieurs radios, la préhistoire du quatre pistes
», selon l’intéressé.
Aujourd’hui,
Angil gratte sa guitare dans son coin pour élaborer ses
morceaux. Il est vite rejoint par ses amis (au saxo, à la
flûte…) pour mettre tout ça en
boîte.
Angil veut « être touché par Lisa
Germano, provoqué par Why ?, remué par Coleman,
dans le même mouvement ». On le sait, il
n’aime pas
trop les comparaisons au sujet de sa musique. Nous sommes pourtant
titillés à l’idée de citer
Smog et
Mercury Rev, deux représentants d’univers a priori
antinomiques. Le musicien fabrique régulièrement
des ponts dans sa musique : l’air de rien, car Angil est
agile, il nous
fait passer d’ambiances folk cotonneuses à des
univers plus
noisy voire même hip hop (“Sons Of
Benedict”).
Cerise sur le gâteau folk psyché :
“Invisible Man”
du groupe de Kim Deal (qu’il vénère),
les
Breeders, repris de manière étonnante en fin de
parcours.
Emmanuel Dosda
Sorti
sur le label
Toulousain Unique Records, Teaser for : matter,
premier véritable album de l’activiste
français
Angil, surprend par son ambition à sortir le folk de son
marasme. Un univers à découvrir cette semaine sur
lesinrocks.com avec clip, écoute et MP3…
Michaël Mottet fait partie de cette frange silencieuse de
musiciens à qui une légère
pénombre semble profiter pleinement au teint.
C’est dans les
encablures vivifiantes de l’underground musical
français que
ce musicien a fait ses marques, délivrant sous le nom
d’Angil un certain nombre de démos
bricolées avec
les moyens du bord.
Ceux qui ont déjà eu l’occasion de se
frotter
à l’univers d’Angil – et ils
sont malheureusement peu
nombreux – auront découvert un garçon
timide,
à l’écriture sous influences, qui
décline dans ses chansons d’obédiences
folk une
parade de monstres depuis trop longtemps cachés sous son lit.
Si le jeune homme ne cache pas ses influences - de Will Oldham
à Cat Power en passant par Swell - il opère sur
son premier véritable album, Teaser for : matter, sorti
début septembre sur le dynamique label Toulousain Unique
Records, une catharsis bienvenue.
En surmontant sa peur, Angil s’est définitivement
affranchi
de ses maîtres à penser et fricote
désormais sans retenue avec "Ceux d’en dessous son
lit". Sur
Teaser for : matter, le folk redevient ainsi un musique dangereuse,
évoluant sans filet dans un univers fantasmagorique.
Et ses nouvelles chansons en gardent les stigmates,
violentées, poussées dans leurs retranchements
par des arrangements atypiques. Trompettes, flûtes,
xylophones et violoncelles auraient pu y former avec les guitares une
farandole guillerette. Mais c’est plutôt un climat
sombre,
parfois oppressant, qui prédomine.
Du nocturne No more guitars aux déhanchés electro
- free jazz de Sons of Benedict, de la mélodie divine de A
long way to be happy, Darlene said aux épanchements noisy de
Dolaytrim, Teaser for: matter surprend également par sa
diversité.
Agé d’à peine un quart de
siècle,
multi-instrumentiste de talent, Michaël Mottet a
réalisé cet album ambitieux accompagné
de son groupe The Hidden Tracks composé de valeureux
compères qui comme lui aiment taquiner les
mélodies dans le sens inverse du poil.
Vous pourrez les découvrir le 23 et 24 septembre
à St Etienne (le 23 au Snug, le 24 au Desert Inn), le 13
octobre à Nantes (Le Tourbillon) et le 30 octobre
à Toulouse pour un concert événement
en clôture du "Forum des alternatives pour la musique"
où le groupe se produira dans une chapelle
accompagné par un orchestre symphonique.
En attendant ces dates, lesinrocks.com ne résiste pas
à l’envie de vous présenter
l’univers d’Angil en
vous proposant de voir l’excellent clip de Beginning of the
fall,
réalisé par J.Yves Bernard et dont le budget de
réalisation est inversement proportionnel à la
profusion d’idées qui s’y
développent. Vous y
croiserez Marianne Faithfull, Kim Deal, Nico, quelques pochettes de
disque (Beatles, Coltrane, Broadcast ou encore Low) et une
armée de souris vertes bien décidées
à faire la peau à un pauvre chat mis en potence.
Comme un bonheur n’arrive jamais seul, nous vous proposons
d’écouter, au format Real Audio, les titres A long
way to be
happy, Darlene said et Invisible Man, reprise hantée du tube
garage des Breeders et de télécharger, au format
MP3, Chains of paper man, extrait de son mini-album Summerypy (2002).
Martin CAZENAVE
Unique
Records, le label toulousain récidive avec brio dans
sa quête de spécificité en
intégrant Mickaël Mottet, pianiste
pénitent (comme beaucoup, il regrette d'avoir
lâché trop tôt), homme-orchestre et
traducteur, officiant sous le nom d'artiste Angil. Du haut d'un quart
de siècle, plusieurs années d'autoproduction et
pas moins de cinq albums, l'auteur est, selon ses propres termes,
“un
mec qui fait du folk tout en le détestant” et qui
décrit son style par “des voix et arrangements
anglo-saxons
par un petit blanc-bec français”. Effectivement,
l'écriture suinte de cette autodérision et
introspection caractéristiques et Teaser For: Matter sonne
comme du folk en mutation fait par un garçon à
qui l'écoute de Happy Sad (Tim Buckley) ou de Shrink (The
Notwist) aurait irrémédiablement collé
le plus délicieux des cafards… Sous des
mélodies
de texture simple se cache une multitude de secrets
d'élaboration complexes,
prémédités et mûris, petits
ponts chromatiques, passements de gammes subtils et autres pirouettes
linguistiques. Un contre-pied électriquement moderne,
expédie l'auditeur dans une niche néo-free-jazz
(Sons Of Benedicts), endroit improbable où Yo La Tengo,
Swell et Pharoah Saunders se retrouvent pour faire un bœuf.
Les
arrangements sont de ceux qui visent l'épure par la
soustraction, un peu à la manière des Indiens
d'Amazonie qui, évidant un arbre massif, le transforment
patiemment en un léger, fiable et
élégant esquif… Pourquoi Angil ? On
n'en saura
guère plus de la part d'un responsable qui avoue en toute
simplicité n'avoir “jamais eu très
envie de
signer Mickaël Mottet”. Peut-être aussi
a-t-il
compris que pour (sur)vivre dans ce monde de cinglés, il est
vital de savoir se réserver une part de mystère.
Marc Gourdon ••••° °
X-ROCK11-10-2004
Les
esprits étroits auront du mal à mettre Angil
dans une case. "Folk foutraque" ? "Pop-faite-maison" ? Ici, la
terminologie importe peu, seule la personnalité de ce
précoce Stéphanois fait foi. Marqué
par un certain songwriting années 70 (le même qui
influence Eels ou Syd Matters), Mickaël Mottet, de son vrai
nom, convoque aussi dans son petit studio l’exigence de Swell
et
l’esprit un poil barré de Yo La Tengo. Une seule
guitare
acoustique (le début de "An old acquaintance") ou
électrique (la fin de "No more guitars") aurait pu suffire
à notre bonheur mais Angil
profite pleinement de ses subtils
talents d'arrangeur. Dès lors, son folk intimiste s'enrichit
de flûte, saxophone, violoncelle, Rhodes et pour finir sur
une note plus personnelle, de sons de vinyls souvent en
décalage. Entre pop nonchalante ("Beginning Of The Fall") et
dérive obsessionnelle ("Sons Of Benedicts"), Angil arpente
un chemin ténu qui paradoxalement pourra être
emprunté par beaucoup. Le talent est
fédérateur.
Denis Z.
Avec sa première sortie nationale, Teaser : for matter,
Angil passe directement de la catégorie
découverte à celle d'album(s) de
l'année. Magnifiquement arrangé par Gilles Deles
(Lunt), cet album mature est unique et original. Des
mélodies à la fois simples et complexes.
Simple avec cette base folk, comme la poignante ballade A long way....
A l'écoute de cette chanson, les yeux se ferment, les images
défilent jusqu'à ce que la voix d'Angil
s'éloigne dans les méandres pour laisser place au
violoncelle.
Complexe par les arrangements que ne renierait pas un certain Robert
Wyatt, à l'image de No more guitars et ses cuivres
très légers, son violoncelle qui nous berce, le
rythme entêtant du xylophone avant que la guitare ne s'envole
façon Sebadoh.
2 morceaux sortent du lot par leur particularisme.
Tout d'abord, She said « what you doing »..., le
morceau le plus pop et le plus entraînant de l'album,
inspiré par un dialogue entre Andie MacDowell et Bill
Pullman tiré du film The end of violence de Wim Wenders.
Puis Sons of Benedict et son rythme hip-hop, sa sonorité
électro-jazz. Angil ne chante plus, il rappe. A la fin du
morceau le saxophone part dans tous les sens pour arriver aux confins
du free-jazz avec notamment un sample de Sun Ra. Derrière ce
sax furieux, on peut entendre un autre saxophone à la
sonorité cool-jazz, ce qui crée une superbe
opposition.
Suit l'un des chefs d'oeuvre de l'album, Dolaytrim. La voix d'Angil y
est plus grave. La rythmique est impressionnante, nous faisant penser
à une série de carillons. Derrière, la
guitare est très noisy et le clavier Fender Rhodes donne un
côté pop façon Doors.
On vient de passer un agréable moment et on remet de suite
la touche Play en marche pour se le repasser. On ne se lasse pas de
l'écouter. A l'heure où tout va très
vite, où il y a d'innombrables sorties d'album chaque mois,
où l'on a plus facilement accès à la
musique via internet, il est de plus en plus rare de
s'arrêter aussi longtemps à l'écoute
d'un album. Vivement conseillé !
Nicovara
Depuis
ma dernière rencontre avec ses morceaux ("Ha ha",
chez Premier Disque), Angil a pris une dimension que
j'espérais dans la formule "A suivre" concluant ma
précédente chronique. Le style a
évolué vers plus de diversité encore
et les arrangements ont gagné en ouverture et en
complexité. Le potentiel aperçu alors se
révèle sur la longueur de ce "teaser for :
matter". C'est à l'écoute d'albums de ce type que
les étiquettes deviennent obsolètes puisqu'il
trouve sa source au sein de tellement de courants différents
qu'il en ressort un sentiment de foisonnement étonnant.
Angil lui-même se qualifie de "mec qui fait du folk tout en
le détestant", ce qui pourrait coller puisqu'on pense
beaucoup plus à des groupes qui poussent la pop dans ses
derniers retranchements (Swell, dEUS ou encore Yo La Tengo) en
écoutant ses chansons bricolées à la
recherche d'une sonorité, d'une atmosphère. Mais
admettre cette définition de sa musique reviendrait
à oublier les quelques parties voix/guitare simples et
sublimes qui jonchent cet album (le début de "soulshop", "an
old acquaintance") et qui prouvent qu'Angil écoute bien du
folk acoustique et sait même en produire du bigrement bon.
Là où Angil voulait jadis trop en faire, il
trouve aujourd'hui un équilibre dans la qualité
qui absorbe même les deux moments plus faibles de l'album
("the best cover ever" et "sons of benedict"). J'attends
désormais la suite avec impatience.
Rodérick
Dans
cette époque des pertes d’identités, on
nous
demande de croire dans un monde où le faux est partout
polluant l’air et amaigrissant. Dans un soucis de ne pas se
plier aux
ordres je décidais de ne plus croire en rien, ou presque,
sans trop forcer un naturel trop longtemps dupé par une
gentillesse bêtifiante. Quand il y a plus de trois ans je
recevais ma première demo d’angil il me fut
très
simple d’y croire, voir de ne plus croire qu'en ces chansons
fragiles,
touchant les os et caressant les chairs. Trois ans après
c’est chez nos toulousains favoris d’unique records
que ce
stéphanois sort son, premier album teaser for: matter.
Éclairé partiellement par un premier titre pour
le volume 3 de nos compilations, teaser for: matter n’est pas
un
collage propre des demos passés. Mickael Mottet certainement
toujours sur la brèche de sa fêlure
créatrice, nous propose aucune relecture si l’on
excepte
l’indispensable an old acquaintance et une reprise attachante
des
breeders. Produit par gilles deles (alias lunt) cet album
s’inscrit
dans une histoire du songwriting échappé de
l’emprise de la lo fi et du peu de chose. Ici les
arrangements
décuplent l’impact émotionnel des
titres et
promet à l’album de ne pas connaître un
unique
pèlerinage. Angil donne de la lumière
à ses chansons, que d’autres auraient certainement
réservées à la poussière
d'une cave par économie de moyen institutionnelle et
tendance chemise trouée. Quand Angil chante qu’il
est happy
nous le croyons même si comme on s’en doute le
bonheur ne
né jamais du repos des âmes. Une fêlure
pour écrire, une voix, des arrangements pour tout faire
trembler et la douceur d’un froid piquant pour mettre nos
sens aux
abois. Après cinq ans de chroniques toujours droites et sans
concession je vais vous demander de me croire et de vous lever.
Difficile d’arrêter d’en
parler…wake up !!!.
Gérald De Oliveira
+
PAGE
SPECIALE ANGIL
Il était de notre (de mon) devoir de tout compiler
à la veille de cette sortie tout ce que nous avions pu
écrire ou lire sur angil. Pourquoi ? parce angil colle
à ce que nous avons toujours défendu.
Après moultes démos, moultes chansons qui
resteront chez nous comme des avertisseurs à nos capteurs
émotifs, angil alias mickael mottet passe donc le cap du
premier album, dans une maison que nous aimons bien. Tout est ici
réuni pour que ce disque marque aussi un tournant dans nos
vies de chroniqueurs du dimanche employés pour les six
autres jours de la semaine. Après une première
chronique longue à venir par trop de timidité
face à l’objet incroyable tombé dans
nos oreilles
grâce au discernement de marie daubert, il s'est
installé entre nous et angil une sorte
d’amitié
uniquement construite par des chansons qui après des
centaines d’écoute ne finissent toujours pas de
nous
émerveiller. Je me souvient me lâcher pour le
titre " i stand on my toes" parlant d'une chanson dont je ne me
remettrait jamais. Que vais je pouvoir dire après "a long
way to be happy, darlene said" sans trop monter trop haut dans mes
altitudes. Avec angil c'est l’impression qu’un ami
vide son sac devant
vous uniquement pour vous, avec la tristesse joyeuse d’un
homme qui
sait pertinemment que pour vous aussi tout n’est pas
gagné.
A fleur de peau, un dénuement proche de la
majesté et une approche riche en lumière, angil
à ce don de l’universalité des
émotions, celles qui font qu’un jour une note
collée à un mot font de vos yeux le
réceptacle de vos expressions lacrymales. Entré
dans mon panthéon (ici rien n’est
galvaudé tout
est mesuré) un jeune stéphanois aura
réussi à casser ma cuirasse comme peut
l’auront
fait. Dans plus de vingt ans je comprendrai encore mieux « on
old acquaintance » et ce visage creusé de sillons
se noiera toujours d’une émotion mettant
à
genoux, un sourire sublime sur le coin de la bouche.
Gérald De Oliveira
Ces
dernières semaines, l'album d'Angil, un jeune homme qui
m'était jusqu'alors inconnu, s'est incrusté
durablement sur ma platine cd. Teaser for: matter est la preuve
indéniable qu'une fois de plus, les deux patrons du label
toulousain Unique Records, Gilles et Gerald, ont eu l'ouïe
fine. On comprend donc qu'ils défendent avec beaucoup de
passion l'album de Mickaël Mottet, fruit d'un an de travail,
car il est tout simplement très bon.
Une première impression qu'ont pu confirmer de nombreuses
écoutes: il se dégage de cet album une inusable
sérénité, un naturel et une
fraîcheur vraiment enthousiasmants. Ses mélodies
accroche-coeur en bandoulière, Angil promène
l'auditeur au gré de ses morceaux pop-folk inventifs et
généreux, portés par une
écriture fine et sensible, que fait vivre la voix de
l'artiste, lumineuse et mélancolique à la fois.
Citons ainsi No more guitars, et sa section rythmique emballante (ah
les tomes!), ou bien The best cover ever, à la
tonalité plus grave, où l'on découvre
une île perdue jonchée des meilleurs disques
jamais crées (le rêve de tout
mélomane!). "She was the best woman ever made /You wish you
did her/You did not" chante Angil sur ce très beau morceau.
Evoquons aussi le morceau le plus étonnant de l'album, Sons
of benedict, un peu electro, un peu jazz, qui se termine sur un
délire free jazz au saxophone, superposé
à un vinyle de sax samplé à
l'envers... du grand art, un exemple à lui seul de la
qualité des arrangements, constante sur l'album.
Jusqu'au dernier morceau, Invisible man, une douce reprise des
Breeders, sur laquelle est conviée la voix de Lunt pour le
refrain, Angil nous touche et nous ravit par ces chansons d'une
évidente beauté.
Un talent à suivre.
Imogen
CAFZIC15-11-2004
il me semble avoir découvert Angil via un premier mini
disque paru sur le label " Premier Disque ", il me semble je dis bien !
Aujourd'hui, voici entre nos mains son tout nouvel objet, un album
rempli d'une poésie éclatante, de
sonorités douces et sucrées comme du miel,
principalement acoustiques. Face à tant de
simplicité et de charme désarmant, il reste
à prévenir tous les adeptes d'une pop
aérienne joyeuse et déhanchée, qu'ils
devront passer leur chemin car ici on présente
plutôt l'aspect mélancolique et intime de la pop.
Unique, sincère et reposante, la voix du chanteur porte les
morceaux de bout en bout, on soupire, on sourit mais on ne se lasse
jamais. Un très beau disque.
(NQB).
Bon, je l'admets, ça payait pas de mine sur
scène, avec une parfum charmeur et les petits accrocs du
live. Et le CD est arrivé dans ma boîte aux
lettres, et là, ça m'a rappelé la
première fois où j'ai
écouté Mathieu Boogaerts, son premier album,
l'histoire d'un troubadour qui bricolait des petites
mélodies dans son coin, à l'abri. Il s'agit ici
du premier album d'Angil, jeune artiste stéphanois - avec
quand même dix ans de background à "bricoler" la
musique, qui a une diffusion nationale et l'occasion nous est offerte
de découvrir de véritables pépites,
des bouts de lui sous formes de notes magiques comme s'il avait
trouvé en définitive la recette de faire du neuf
en recyclant 10 ans de folk-rock lo-fi (je pense ici à
Grandaddy, référence éminente qui
couvre toutes les autres). L'émotion de sa voix et ses
samples atypiques font de "Beginning of the fall", "She said 'what you
doing' he said 'i am leaving'" ou "sons of Benedicts" (on se souviendra
du live de cette chanson, scandée jusqu'à en
faire péter le limiteur de décibels) des tubes en
puissance, des ritournelles imparables que l'auditeur exsangue devant
sa platine-CD n'aura de cesse de se repasser. "Dolaytrim" enfin pour
cette impression de fin du monde, et de soi, un truc qui
déchire dedans tellement c'est beau... A noter la
présence d'une chouette reprise - cover en anglais de base -
de "Invisible man" des Breeders, reprise diaphane et
éthérée pour voix et clavier qui en
dure pas. Et puis c'est un réel bonheur que d'entendre ces
arrangements (sous la direction de Lunt), ces sons de xylophones ou de
rhodes, ces voix et ces cuivres que l'ont dirait surgis de quelques
folklores bariolés pour être habillés
de neuf dans un nouveau décor. Recommandé par ADA
(le titre en écoute ici est aussi sur la compil 3 du
webzine) et chroniqué sur le site d'Arte, cet album atteint
son paroxysme hypeux en étant également brandi
par grandrock, parce qu'Angil est le disque de mon
été 2004 !
Pedro
A la première écoute de ce Teaser for: Matter, je
me suis dit que l’album était inégal,
mais que l’atmosphère
générale me plaisait bien. C’est donc
sans réticence particulière que je me suis
repassé ce CD. Grand bien m’en a fait, car
là, il s’est produit un
phénomène assez bizarre. Cette pop-folk
n’est pas aussi évidente qu’il y
paraît; les arrangements sont d’une richesse
inimaginable ; la voix de Mickaël Mottet possède un
charme envoûtant ; la production de Gilles Deles (Lunt) et de
Mickaël Mottet n’a pas à rougir de celle
des plus grands… Du coup, comme une drogue, j’ai
fait tourner cet album en boucle dans ma platine, pour y
découvrir de nouvelles sensations à chaque
écoute. C’est ainsi qu’Angil
réussit le tour de force de passer en quelques
écoutes du statut de
“découverte” à celui
d’ “incontournable”.
Reprenons au début… Ce “No more
guitars” nous offre une ouverture tout en douceur, avec ses
cuivres jazzy mais en sourdine, encore adoucis par le violoncelle et la
mélodie entêtante du xylophone…
jusqu’à ce que la guitare vienne nous surprendre
dans nos rêveries cotonneuses avec cette conclusion des plus
noisy. Ensuite vient un de mes morceaux
préférés de l’album,
“Beginning the fall” avec sa ritournelle reprise en
alternance par la flûte et la voix d’Angil, avec sa
rythmique sur laquelle on se surprend à danser doucement,
avec ses interludes de guitares rappelant ceux de My bloody Valentine
qui viennent nous prouver que rien n'est évident. De la
même façon, la rythmique incroyable de
“Dolaytrim” vient casser toutes les convictions
qu’on aurait pu avoir sur la pop. Il serait difficile de ne
pas parler de “Sons of Benedicts”, titre sans doute
le plus surprenant de l’album, avec sa rythmique
électro, son chant hip-hop et son saxo free-jazz, partant
dans un solo final époustouflant, sur un sample
passé à l’envers.
Mais Angil sait doser ses effets. C’est ainsi qu’on
trouvera une très jolie ballade sans fioritures superflues
avec “A long way to be happy, Darlène
said”, chanson à la fin de laquelle on aura envie
de suivre la voix de Mickaël dans le lointain où
elle se perd. Mais on reviendra vite avec la pop entraînante
de “She said ‘what you doing’ he said
‘I am leaving’ ”, pop qui serait
classique, si ce xylophone ne venait pas nous hanter, si ces effets de
guitares ne venaient pas troubler une fin qu’on aurait pu
attendre calme. On retrouve de façon plus
évidente la folk qui est pourtant la base de la plupart des
chansons de cet album sur “Soulshop”, “An
old acquaitance” ou sur “The best cover
ever”, quoi que, pour cette dernière, si les
arrangements semblent effectivement immédiats, la
mélodie vient chambouler nos certitudes. De façon
beaucoup plus qu’anecdotique, l’album se termine
sur une douce reprise de “Invisible man”, des
Breeders, dédiée à Lisa Germano.
Que dire de plus ? Cet album est d’une richesse incroyable,
sans être hétérogène.
Après un certain nombre d’écoutes, sa
complexité devient évidente, mais on ne peut plus
s’en passer. Angil a placé la barre
très haut pour la suite, et je l’attends de pied
ferme!
Claire
Dejà auteur de 5 albums autoproduits, Angil passe
à la vitesse supérieure avec Teaser For: Matter,
produit par Lunt.
Un album qui brasse une pop languide dans des arrangements luxueux, qui
apportent une touche jazzy voire légérement
hip-hop à son songwriting.
L'album s'ouvre sur le titre "No More Guitar"
qui a de quoi surprendre, mais marque l'audace dont fait montre Michael
sur ce disque.
Rangez tout de suite vos commentaires blasés du genre, pas
mal pour un Français, c'est juste bien et il faut le dire,
l'entendre surtout.
To7
EPOK (Janvier 2005)
Ce jeune français a dû concocter 5 albums
autoproduits avant d'être accueilli sur un label. Etrange,
tant sa pop, qui navigue entre Yo La Tengo et les Flaming Lips,
dévoile un sens brillant de la mélodie, tendre et
sensible.
Damien Almira
ZURBAN 29/12/2004
Voilà un stéphanois touché par la
grâce. Sa musique venue d'ailleurs le prouve. Guitares
électriques, batteries syncopées, saxos,
flûtes et violoncelles parsemés de sons de vinyles
incongrus, se mêlent en une alchimie enivrante.
Peut-être est ce dû aux arrangements
raffinés. Ou à la voix sereine qui tient les
morceaux et touche au plus profond. Ou encore à son univers
onirique et fêlé. Dix ans de talent et il sort
enfin son premier album distribué au plan national, Teaser for: matter,
riche en ritournelles émouvantes et tubes potentiels.
Marion L'Hour