LES INROCKUPTIBLES (20 Novembre 2002)
Depuis Les Tontons flingueurs, on se méfie de la
placidité des "gugusses de Montauban" : les bourre-pifs ne
sont jamais loin, même dans les moments de
sérénité. Les très jeunes A
Place For Parks, en ce sens, font de très impressionnants
successeurs du Tonton Fernand Naudet (Lino Ventura, pour les caves) :
comme chez Slint ou Godspeed, les toundras de guitares, les vastes
steppes de piano, cuivres et bruits affolants ne sont ici que les
paillassons de hauts-reliefs électriques à venir.
Bonace et ouragans. La beauté du geste, ici, consiste en sa
lenteur à grimper ces sommets
hérissés, là où
Mogwaï, par exemple, passe du silence au vacarme avec
l'empressement d'un éjaculateur précoce. Si ce
disque reflète la bright period (période
lumineuse) de ces ados chancelants, on rêve
déjà d'écouter leur automne, leur
hiver.
Jean Daniel Beauvallet
BUZZ (Novembre 2002)
A PLACE FOR PARKS, originaire de Montauban, ce jeune trio,
batterie, basse, guitare, accompagné d'autres musiciens aux
cuivres, violoncelle et piano a composé le splendide
« the bright period ». Un premier opus que certains
compareront aux travaux canadiens du label Constellation (Godspeed, A
silver mont zion). APFP tisse des thèmes qui
s'étirent en longueur et qui ont les couleurs des ciels
d'automne, l'intensité inquiétante et attirante
des grands espaces. En six titres, APFP nous raconte une seule
histoire, belle, mystérieuse à l'image de la
pochette, comme celle, choisie avec soin, que l'on aime lire
à un enfant avant de s'endormir pour que ses rêves
soient plus magiques et intenses. Talentueux, tout simplement.
RECORDING MUSICIEN (12/07/2002)
Après avoir sorti l'album noisy-pop de Lunt
et l'opus électronique abstrait « Eidos
» de Virga, le label toulousain Unique Records nous propose
aujourd'hui une perle post-rock lo-fi de toute beauté, avec
la première œuvre du trio A Place For Parks : The
Bright Period. Oscillant somptueusement entre arpèges de
guitares suppliciés et pianos affectés, nuages de
violoncelles ébranlés et rythmiques faussement
chaleureuses, ce jeune groupe déploie ici un
éventail musical très baroque, dont la violence
réprimée et les craquements recherchés
évoquent parfois certains opus de Godspeed You Black
Emperor, Mogwai ou encore Vincent Gallo. A suivre avec attention.
F.H.
NOVA (disque du jour)
Bizarre, bizarre, on se croit dans de
la folk, on passe dans du classique écorché. On
surprend des accents rock, des mélodies pop
émergent. Un niveau sonore assez bas, une tension sourde,
une ambiance traîne comme un nuage d’orage.
C’est un petit groupe de Montauban qui nous gratifie de ce
disque qu’il faut bien écouter pour
apprécier le filigrane émotionnel qui le
traverse. Pianos, cordes, grincements qui évoquent un 78
tour poussiéreux. On pense à un trio de
fantômes poussiéreux et mélancoliques,
perdus dans un château abandonné dans une lande
grise. Soudain, l’éclair traverse le toit, les
guitares se font ultra-saturées et
s’énervent, puis le calme revient. Pas
d’effets tapageurs, mais des émotions qui restent.
RSC
LONGUEUR D'ONDE
Sextet
instrumental tarn-et-garonnais, A Place for Parks offre une
musicalité opaque et envoûtante, faite d'attributs
lo-fi électro-acoustiques. Disque graduel en six actes,
à l'ambiance crépusculaire constante, le
violoncelle sur le titre d'ouverture plonge l'auditeur dans une
sensation d'abandon, le piano installe la tension, la guitare sature
l'horizon, feint la tourmente, la clarinette se fraye une ouverture, le
retour du violoncelle annonce l'accalmie finale et le glissement
progressif vers une torpeur languissante. Si cette tentative
d'interprétation d'une histoire non officielle
s'avère toute personnelle, les insomniaques de tout poil,
les « arty-stes » , les fans de Sonic Youth, de
coldwave et de « tucsonnerie » peuvent partir les
yeux fermés à la découverte de cet
objet noisy atmosphérique et créer leur propre
scénario.
Bruno Aubin
JADE WEB
Cette nouvelle et studieuse proposition du label
Unique Records vient parachever les options « postrock
» posées par le label. Loin d'avoir tout dit sur
le genre, le label met ici l'accent sur les propositions d'A Place For
Parks, dont l'attachement à God Speed You Black Emperor ! et
Michael Nyman n'est pas équivoque. GSYBE
évidemment, mais aussi David Pajo ou Silver Mount Zion et
aussi les Rachel's pour l'utilisation
répétée et dépressive d'une
combinaison cello-piano-trombone-clarinette. Même si l'on ne
se surprend plus du genre, notre échine est en faction et
des tremblements se font sentir à de nombreuses occasions,
au fil des premiers morceaux splendides de retenue (Open all the
windows, Our screwball concerto). Pour autant le groupe semble
évacuer les références de
Constellation ou Kranky à l'occasion de parties plus
vivantes, où la batterie se réapproprie son
territoire et la guitare trouve des chemins moins contemplatifs, plus
soniques. La rythmique inspecte les constellations et les
nébuleuses, fouille l'univers de fond en comble. Les
mélodies s'occupant, pour leur part, de
développer des trames raffinées et nostalgiques,
enivrantes et tristes.
Julien Jaffre
SOIT DIT EN PASSANT
Les yeux fermés
En 1997, le label Jetset Records compilent les trois
premiers EP des Ecossais de Mogwai : « Ten Rapid ».
Je me souviens alors avoir pris une de mes premières gifles
musicales : en explorant chaque note, chaque morceau, j'avais
l'impression d'être envahi par un souffle unique et chaud,
dévastateur et éternel.
I am not Batman, Summer, Helicon 1 &
2…A place for parks sont les titres réunis sur
cette album magistral. Référence au
maître ou non, un trio du sud-ouest s'est accaparé
de ce nom pour faire vivre des thèmes épiques,
sensuels et mystérieux. A place for parks est le
découvreur d'un nouveau post rock, à la fois
minimaliste et jubilatoire.
L'ambiance surréelle est le fruit
d'instruments à l'harmonie naturelle : le piano, le
violoncelle ou le hautbois. A l'instar de Mogwai, on vacille entre
vacarmes contrôlés et silences à fleur
de peau. Dès les premières notes de guitares sur
« Open all the Windows », on est comme pris dans un
tourbillon inévitable, d'une beauté magistrale,
qui nous fait virevolter à travers des lieux
cachés (« Hidden landscapes »), ou les
contrastes marqués font admirer des paysages sombres et
fantomatiques.
« Our screwball concerto » est une
errance vers l'osmose sonore :un piano dépouillé
et un effet vinyle d'une splendeur sans
précédent. On écoute ce disque d'un
bout à l'autre sans sentir le pression se
relâcher, sans perdre la moindre attention aux notes, aux
accords, aux prismes lumineux qui nous fouettent le visage.
Le disque pourrait être un seul morceau, une
seule et même histoire. Un conte sur l'enfermement et la
liberté, sur l'illusion et le songe. « Apparently
empty room » débute dans une douceur (proche de
celle de Kepler) prenante pour se lancer dans un boucan subtile et
sensible. On est planté là, étourdi.
Et quand le disque se termine, plus rien n'est comme avant. On rappuie
sur play.
Impossible de référencer cet album
aux contours évocateurs. Dire qu'on avait pas pris une telle
claque depuis 1997, à part avec Godspeed you black emperor.
Dire qu'il faut écouter cet album les yeux
fermés, dire qu'il faut acheter cet album les yeux
fermés.
Quentin Deve
AUTRES DIRECTIONS
En Tarn &
Garonne, à Montauban, A Place For Parks fait figure
d'immigré américain...
Débarqués avec leurs instruments classiques et
fougueux d'une galaxie dont les plus grands astres seraient Louisville,
Chicago et Montréal, le trio sudiste en connaît la
leçon par coeur... Gagnants du local Tarn et Garock 2001,
bénéficiant ainsi du soutien de l'Association
Départementale pour le Développement des Arts
musicaux, lyriques et chorégraphiques (studio et pressage de
500 cds offert), A Place For Parks est devenu le troisième
artiste du label toulousain Unique Records après
l'étonnant Lunt et l'inquiétant Virga.
Après une déclamation digne d'un disque de chez
Constellation, Open All The Windows, le groupe convoque A Silver Mount
Zion et Sylvain Chauveau (Our Screwball Concerto), puis Aerial M et
Mogwai (Apparently Empty Room) avec emphase. Plus loin encore, il nous
semble entendre l'orchestre The Black Heart Procession s'enivrer de sa
tristesse, créant l'image incongrue d'un chagrin
épique. Malgré une production un tantinet
brouillonne, une personnalité pas encore assez
affirmée et trop maniérée, A Place For
Parks est un potentiel qui ne sera pas négligé ;
The Bright Period : espérons qu'elle dure longtemps.
Stephane Colle
POSITIVE RAGE
À
l'intérieur de la pochette au blanc mystérieux,
nous pouvons lire "I don't think we would die. I still hope".
À côté, quelques cadavres de mouches
tapissent un mur abîmé. L'ensemble reste pourtant
presque joli à regarder. L'univers de A Place For Parks,
jeune groupe originaire de Montauban, y est bien
représenté. Leur musique est bien vivante, mais
la mélancolie d'une mort proche semble inhérente
à tous leurs morceaux. Et ce n'est pas les quelques
explosions soniques de "apparently empty room" qui nous feront oublier
la peine qu'engendre l'écoute de leur musique. Ces 6 titres
instrumentaux sont tristes, et l'apparition du piano, de la clarinette
ou du violoncelle ne fait que renforcer cette sensation pesante ; mais
l'émotion est si bien gérée, la
beauté toujours omniprésente, que je tombe
complètement sous le charme de ce premier album,
malgré quelques imperfections techniques ou sonores. Au
final, "the bright period" est une histoire aussi belle que triste, qui
prouve au moins qu'un beau ciel gris est aussi émouvant dans
le Tarn et Garonne qu'à Chicago. Personne n'a dit que
c'était novateur, mais serait-ce le seul critère
pour rendre un groupe intéressant ? Heureusement non.
[mg]
A DECOUVRIR ABSOLUMENT
Trop réducteur pour le post
rock, a place for parks change tout sur son passage, même
notre vie.
Je vais éviter de vous raconter ma vie ici,
mais le vécu est ici une illustration de la charge
émotive. Chaque matin, avant de rejoindre la gare de
laquelle je prends mon train flambant neuf de quarante ans, je traverse
mon village à la lumière discrète et
à l'architecture vieillissante. Vissés dans mes
oreilles, les écouteurs de mon baladeur rendent le chemin
moins monotone, mais pas moins mélancolique. UN matin c'est
A place for parks qui avait le droit de percer le silence de ces lieux.
Jamais la symbiose (quel mot horrible pour une telle sensation) n'avait
été aussi parfaite. Open all the windows, lente
ballade, ralentissant mes pas, me propulsant dans le nuage d'un
brouillard mélancolique mais chaud. Comme par enchantement
les façades décrépis, retrouvaient
vie, les yeux humides et la gorge serrée. À
mi-chemin de ce périple pédestre c'est le
cauchemardesque Our screwball concerto qui tenait le rôle de
compagnon de promenade. Un cortège funèbre duquel
Mark Hollis distille ses silences. D'une beauté noire, our
screwball concerto est un remède pour les insensibles. Le
fantôme de laughing stock est sur le quai de la gare. Demain
je serais en retard. Abasourdi par l'émotion, j'en oublis
presque d'écouter apparently empty room qui passe un coup de
fil à Mogwaï, bien trop voyant pour être
réveillé par la sonnerie. Cet accès de
fureur dominé, He meant the words peut reprendre les choses
là où open all the windows les avaient
laissé, par une virgule salvatrice. Le groupe pourra alors
reprendre son chemin moins balisé, empruntant à
divers arbres des branches comme de multiples directions (hidden
landscapes) pour un esprit boisé et magique. Sans jamais s'y
perdre, ce morceau nous y perdra volontairement, ne voulant de notre
propre chef ne plus y retourner. UN sens innée d'un fier
désespoir, où la recherche de
l'émotion neuve, les sanglots et le sourire timide sont des
compagnons de vie. Une émotion pure, d'une quinzaine de
minutes à l'ascèse rare, sans la moindre
excroissance. Si le post rock est encore de votre vocabulaire, ce
hidden landscape en est l'un des plus grands représentants.
En un mot comme en cent, magnifique et troublant. De retour le soir,
tide water éteindra les lumières du jour, comme
une brise légère et caressante,
séchant les dernières larmes de nos joues
mouillées par autant de moment de grâce. A place
for parks réussi l'impensable, rendre un
déplacement terne en ballade triste et gaie. J'ai cette
chance immense d'avoir croisé ce groupe. Invitez les dans
votre vie, elle aussi en sera bouleversée. A place for parks
est unique.
Gérald De Oliveira
CE MOIS-ZI (fanzine papier de PAU)
L'arrivée de A Place For Parks chez
Unique Records est l'occasion pour le label de sortir de l'ombre les
récents vainqueurs du Tarn et Garock 2001, un jeune groupe
de Montauban – 20 ans de moyenne d'age – qui
dès la première écoute, fait preuve
d'une grande maturité et d'une certaine maîtrise
de l'émotion. Une musique riche en silence
détournés et en ondulations, jouée de
bout en bout, dont les profondeurs rappellent les grands espaces de God
Speed You Black Emperor ! ou Mogwai – 3ème
– J'entends déjà certains : «
et allez, encore du rock dépressif ! ». Bien au
contraire, car dans un style déjà
visité, ils tirent leur épingle du jeu
grâce à la beauté des arrangements de
cuivres, violoncelle et piano. Ces paysages sonores à la
blancheur chatoyante sont parcourus de déferlantes soniques,
de moments d'accalmie, de notes suspendues, et de longues plages comme
Hidden Landscapes, où une clarinette et un trombone
évoluent paisiblement. Au total six plages de rock
instrumental bien maîtrisé avec une approche douce
de l'expérimentation.
A place for bright people !
MATAMORE
‘The Bright Period' a une
belle histoire derrière lui. Originaire de Montauban dans le
Tarn & Garonne, A Place For Parks est sorti vainqueur d'un
concours rock local, qui lui a offert studio et pressage d'un premier
disque à 500 exemplaires.
Souvent ce genre d'initiatives – en Belgique
du moins – aboutit à des œuvres
stériles, mais ici c'est loin d'en être le cas.
‘The Bright Period' propulse un groupe,
d'échantillon local à une vraie valeur indie
globale. On commencera par leur nom dont l'inspiration n'est pas
à chercher loin, puisqu'il s'agit du titre d'un des morceaux
de Mogwai sur leur premier album ‘Ten Rapid'. Bon nom,
puisqu'il traduit bien le côté paysager de leur
musique mais qui nuit aussi et risquerait de les coincer dans le ventre
mou du genre.
A ce titre-là, A Place for Parks se limite
heureusement à une seule génuflexion aux pieds
des écossais sur ‘Apparently empty room'. Ils y
font usage de ces guitares distordues ‘Ithica-esques' dont
l'usage homogène s'est tant développé
avec Mogwai et son armée de clones, même si j'ai
toujours trouvé qu'un groupe comme Seam sur ‘Are
you driving me crazy' était allé beaucoup plus
loin dans le domaine et avec beaucoup plus de finesse et de
sensibilité.
A Place For Parks semble être un trio
instrumental post-rock formé par Bruno Galibert (basse),
Rémi Parson (guitare, piano) et Anicet
Rohée(batterie) mais d'autres intervenants sont
crédités sur la pochette sans que l'on sache
s'ils font ou non définitivement partie du groupe ou
collectif. En tout cas leur apport est ici essentiel: Cécile
Lavergne (violoncelle), Jérôme Lézian
(trombone, piano) et Guillaume Paes (clarinette).
L'album s'ouvre sur un ‘open all windows'
où guitare, basse et batterie se lancent dans une course
épique et déclamatoire à la Red House
Painters, tandis que le violoncelle flotte au-dessus d'eux à
la manière de Rachels ou des belges de Zent One.
Sur ‘Our screwball concerto', A Place For
Parks émigre sur les terres du ‘Nocturne
Impalpable' de Sylvain Chauveau, piano spectral sur fond de
grésillements de vinyle et d'un trombone à
l'arrière plan. Tristesse ambiante et vaporeuse.
Mélancolie également, et guitare acoustique sur
l'intermède ‘He meant the words'.
‘Hidden landscapes' peut alors
s'étendre et se déplier le long de ses seize
minutes. On aurait pu craindre une déclinaison typique et
prévisible à la Godspeed You Black Emperor. Il
n'en est heureusement rien. C'est que A Place for Parks leur
préfère probablement définitivement
les paysages que l'on retrouve parfois chez Dakota Suite, For
Carnation, Empress ou Aerial M. Clarinette et trombone
règnent ici en maîtres au dessus de la rythmique
qu'on aurait pu espérer un peu moins linéaire et
épique, plus accidentée, fragile et majestueuse.
Il reste que le morceau est beau et que A Place for Parks a le grand
mérite de ne pas vouloir en faire trop.
‘The Bright period' se termine alors avec une
‘Tide water' mené au piano, batterie et
violoncelle, sous une atmosphère mélancolique qui
évoque une après midi d'automne passée
dans un parc vide à regarder les feuilles tomber sous un
ciel en permanent changement, entre éclaircies et
traversées de nuages en longues
pérégrinations.
Très beau premier album pour cette formation
instrumentale, aussi néo-classique que post-rock, du Sud de
la France. On est très pressé de
découvrir la suite de leurs aventures tant leur chemin n'en
est encore qu'à ses bourgeonnements
déjà envoûtants et subtils.
Didier
ONLY ANGELS HAVE WINGS
I woke up twice today, hungover and half-drunk. I'm
waiting for a boy to call me, not knowing whether he'll do it or not.
After last night's alcohol-soaked fun everything looks gray. I'm
listening to A Place for Parks' debut album. It fits my mood. Delicacy
is becoming harder to find nowadays. It seems to me that the remnant
pieces of it are hidden in music. Since my car's tape player decided to
stop playing tapes I've been listening to classical music radio
stations. As an attempt to educate myself. This music, when it's
fragile and delicate, moves me. So, I guess this is what they call
post-rock. In this album, unlike most of the records of the genre, the
tension is built slowly, serenely and explosions, when they happen,
never sound superfluous. There is not one weak track in the album. Open
all the Windows is the record's dark opener, dragging us deep down into
the The Bright Period's mysterious atmosphere. Our Screwball Concerto
is a piano-driven funeral oration and Apparently Empty Room suddenly
accelerates and explodes, à la you-know-who, shaking the
walls built during the two first tracks. The obscure and short He Meant
the Words follows. Hidden Landscapes shows the band's undeniable skill.
A trombone and a clarinet join the band on the way, making it sound
like a tired marching band, mourning the days that passed. The first
piano chords of Tide Water are incredibly moving, the song closes the
album in a beautiful, ethereal way, slowly fading in and out. What
strikes me the most is the humble delicacy of the compositions and the
arrangements. A Place for Parks succeed in sounding mature and fragile,
never too confident and always steady. This sad, beautiful record is
very probably the last great album you'll listen to this year 2002.
Barbara H
POPINGAYS
On avait l'habitude de considérer le
post-rock comme la musique du jour d'après: après
la catastrophe, après l'apocalypse, après le
désastre. Mais l'on oubliait un peu vite que même
ce jour-là se coucherait. A Place for parks nous le rappelle
en nous offrant aujourd'hui ses nocturnes pour la fin du monde, dont
l'élégance
désespérée ressemble plus à
la sagesse zen qu'à la mélancolie romantique.
"The bright period": la lumière qui vient
à force de détachement, l'évidence de
l'immanence. Tout est là, il n'y a rien de plus à
espérer, les désirs ne sont qu'une illusion
attristante. Cette musique des sommets, discrète et
euphorisante comme le lent mouvement des nuages, ressemble à
une étrange danse macabre qui serait un chant de vie.
PhC
MERRY GO ROUND
Open All The Windows, comme s'il fallait ouvrir un peu,
sortir de ses pensées pour atténuer les jours
tristes, la mélancolie qui rôde. Dès
l'introduction songeuse de The Bright Period, A Place For Parks, trio
de Montauban formé par Rémi Parson (guitare),
Anicet Rohee (batterie) et Bruno Galibert (basse), emmène sa
musique là où l'on adore malgré tout
se lover, vers ces beaux moments de tristesse et d'introspection en
solitaire qui donnent les plus grandes émotions. D'abord, la
guitare chuchote, puis une batterie, une basse et ce violoncelle sobre
et émouvant n'en finissent pas de toucher à
l'intime, sur cette lente progression instrumentale qui
suggère autrement mieux que les mots. A travers cette forme
instrumentale qui se niche à proximité du
cœur, dans les bois (le très beau Hidden
Landscapes), dans les silences (les fragiles mouvements de Our
Screwball Concerto, bel exemple de temps suspendu) ou les tensions
répétitives (les circonvolutions bruitistes
d'Apparently Empty Room), A Place For Parks n'a d'ailleurs plus besoin
d'eux ou presque. En écho aux fragilités
humaines, sa musique parle d'elle-même, avec peu, et
s'invente un langage concis qui s'échappe du cadre, avec la
formule basse, batterie, guitare et quelques instruments à
vents venus ajouter ce grain plein de chaleur qui donne à
cette musique des couleurs moins monochromes. Cette façon
d'appréhender la musique avec les sens plutôt
qu'avec les formats, de respirer intensément à
travers les mélodies et les ambiances
électriques, acoustiques, on l'a vraisemblablement
croisé chez Mogwai ou quelques autres, à la
recherche eux aussi d'une autre écoute, d'une autre
façon de jouer : spontanée, en prise avec les
fluctuations nerveuses et les espaces vierges. A Place For Parks n'a
peut-être pas encore totalement saisi la violence qui en
découlera un jour peut-être, mais capte
déjà avec justesse et sensibilité ce
qui l'entoure, ces Hidden Landscapes que seules les errances de
l'esprit savent capturer. Etrangement pourtant, si la musique qui se
joue sur The Bright Period esquisse un univers parfois abstrait, fait
de petites touches et d'impressions fugitives, il est toujours question
d'intimité, d'expressions vivantes et de douceurs
mélancoliques qui s'accrochent simplement aux instruments,
de rapports à un quotidien en fuite qui se
redécouvre seul. Enfin.
Jérôme Olivier
MAGICBOX
Un nom étonnant pour un des
secrets les mieux gardés de planète underground
post-rock (excusez le pléonasme !). A place for Parks a
déjà fait parler de lui, à son niveau,
en remportant le Tarn et Garock 2001. Ce qui lui a valu de se faire
remarquer par la structure toulousaine Unique records qui nous avait
déjà offert les excellents Lunt et Virga. A
l'écoute de ce « bright period », il est
difficile de ne pas être sous le charme. Il émane
de ses 6 titres une douce mélancolie qui naît de
l'apparition d'un violoncelle (Open all the windows), d'un piano et du
grincement d'un vinyl (Our screwball concerto).Il y a ce son
boisé où l'on ressent au plus profond la
matière des instruments. Où chaque accord est
joué comme s'il était essentiel et unique. Un Red
House Painters instrumental et mis à nu. Dans un registre
complémentaire, Apparently empty room, convulsif et
passionné, rappelle à quel point Mogwaï
est à rapprocher des shoegazers. Et puis il y a hidden
places, un morceau de 16' …que l'on trouve
forcément trop court, un morceau qui peut vous accompagner
une journée entière. Même une fois
terminé. 16' pour s'abandonner au son d'un sax soprano et
d'un trombone, des cuivres que l'on aurait pas imaginés
là et qui transcendent cette longue
mélopée. Un claque douce mais tellement
persistante.
Denis Zorgniotti
INDIEPOPROCK
Ce n'est pas tous les jours que l'on reçoit
dans sa boîte aux lettres une "démo" de cette
qualité… Mais peut-on encore utiliser ce terme
lorsqu'il s'agit de qualifier ce premier essai, ces jeunes
Montalbanais, fraîchement signés sur le label
toulousain Unique Records, y faisant preuve d'une grande
maturité et d'une belle sensibilité.
"Open all the windows" : constitue une très
belle entrée en matière, douce et lancinante
à souhait. On se laisse bercer comme un gosse par ce
très beau violoncelle.
"Our screwball concerto" : où un piano
égrène des notes lointaines sur fond de
grésillements pré-numériques, sans
doute le titre le plus réussi de l'opus. Sylvain Chauveau
n'est pas loin.
"Apparently empty rooms": on y sent poindre l'influence
de Mogwai. Morceau plus classique, à la structure duale
calme/bruit. Pas mon préféré.
"He meant the words": apparition d'une belle guitare
acoustique. Jolis larsens mais trop peu présents pour donner
l'effet escompté.
"Hidden landscapes" : tire un peu en longueur (plus de
16 minutes !), on apprécie le
chassé-croisé des instruments à vents
sur la dernière partie.
Enfin, "Tide water" : le spectre de Mogwai
rôde sur ce très joli morceau downtempo qui
cloture ce disque en douceur.
Avec plus de temps et de moyens, nul doute qu'A Place
for Parks arrivera à ses fins en rendant ses compositions
plus personnelles et plus nuancées. La voie royale leur est
en tout cas ouverte.
Max:me
CLARKNOVA
Allons-y pour les
définitions de styles musicaux ! Et faisons le plein de
débats! Massoud grogne contre l'émo-core, guimo
se questionne sur l'émo-toutcourt, je m'interroge sur
l'électro-pop, et jean-louis sur le post-rock. Et finalement
tout le monde s'en fout, avec un peu de mauvaise foi quand
même.
Alors que clarknova se remet à peine d'une
refonte internationale / musique de jeunes, pour ne créer
qu'un front massif et uni (oupla !), voici de la trompette, du piano,
des cordes frottées, du trombone, de la clarinette, de la
guitare, de la basse et de la batterie, qui tous ensemble se collent et
où l'on scotche direct l'étiquette post-rock...
puis elle se décolle au fur et à mesure et les
morceaux montent. Mais il s'agit d'un jeu très difficile et
dangereux, faire monter l'harmonie, mélanger parfaitement
tous les sons, atteindre la puissance de God Speed You Black Emperor ou
la richesse de Mogwai, c'est du grand art ça
môsieur ! Alors que certains morceaux manquent
véritablement d'unité, les passages les plus
épurés relèvent la sauce et promettent
beaucoup. En revanche, actuellement en formation réduite
(basse, batterie, guitare-chant), A place for parks propose des
nouveaux morceaux sur scène qui vont directement
à l'essentiel. La voix (qui n'est pas présente
sur l'album) se pose parfaitement et il se dégage une
maturité absente de l'album. Ajoutez à
ça la voûte du Salon Bocal à Toulouse,
et les petites ondes intimistes arrivent...
Jérémie
www.i-n-f-r-a.net
Difficile de ne pas penser
à Mogwai rien qu'à entendre le nom de ce groupe
Toulousain. Le disque confirme d'ailleurs aisément la
filliation. Il serait quand même dommage de
réduire A Place For Parks à un simple ersatz,
leur musique étant trop riche pour que l'on s'abaisse
à de telles simplifications. Même si les autres
influences du groupe apparaissent sans trop de difficulté,
une forte saveur personnelle se dégage de l'album. Ici, on
ne pousse jamais l'ampli jusqu'à 11, trop absorbé
par une mélancolie ambiante qui radoucit les larsens.
L'instrumentation est très fine, portée par des
cordes ou un piano léger sur Our Screwball Concerto proche
des débuts de l'orchestre splendide de Silver Mount Zion
Orchestra. Apparently Empty Room, le titre suivant, est celui qui porte
le groupe au plus haut niveau contraste calme/bruit.
(Décrire une montée de guitare c'est pas facile,
mais croyez moi ça vaut la peine d'être entendu).
Bien loué de rester engoncé dans un carcan
post-rock, A Place For Parks s'échappe le temps d'un Hidden
Landscapes d'un quart d'heure, sans une once de note plus forte qu'une
autre, et pourtant, on ne s'y ennuie pas une seule seconde ! La
rythmique répétitive se voyant rajouter des
cuivres presque chaleureux qu'on ne trouverait pas étrangers
sur une plannerie de Pascal Comelade. Même s'il semblerait
que le groupe ait été mis entre
parenthèses afin de permettre aux membres de former
différents projets solos, la marge de progression de A Place
For Parks reste énorme et on peut espérer que cet
aperçu (le disque ne fait que 39 minutes pour 6 titres)
mènera à une plus grande consécration.
Eric
EMORAGEI (Canada)
Originaire de Montauban (France), A Place for Parks
dirige une musique post-rock qui sans être mauvaise,
s’accole à un créneau qui
frôle la saturation. Si on extrait Our Screwball Concerto, un
morceau qui mélange avec raffinement les ambiances de films
noirs et celles plus glauques d’un salon
funéraire, ne reste que la détermination
d’un groupe qui devra encore chercher sa voie. Certes, ils
surpassent la plupart des groupes du genre avec une avance
déjà gagnée, mais la plupart des
titres manquent d’affirmation, comme s’ils
hésitaient à prendre le taureau par les cornes.
Puis, lorsque le trio s’enrage un peu plus, il devient trop
facile de les re-localiser vers des formations élitaires.
Dommage que The Bright Period ne soit pas paru plus tôt,
tandis qu’un retour dans le temps leur aurait valu de grands
éloges.
PL
ESPECIAL 35 (Chili)
La rápida historia de esta joven banda,
comienza por allá en el 2001, cuando en ese entonces la
banda participa en el "Tarn Garock Festival", Montauban Francia.
Festival de bandas jóvenes, en lacual ellos fueron los
ganadores de aquel evento. El ascenso del grupo fue rápido.
Cómo es habitual en este sello, la idea es buscar a bandas
que contengan una idea y perfil musical, acorde a la idea de la casa.
Finalmente, aparece un trabajo silencioso y minimalista. La primera
idea al escuchar "The Bright Period" es asemejarlos a lo que es Mogwai,
específicamente en su periodo "Ep + 6". Este es un disco,
súper instrumental donde los trombones, los pianos, las
finas guitarras sucias y envolventes, dan una figura perversa y
electrizante.
Alvaro Daguer
ESPECIAL 35 (Chili)
La rápida historia de esta joven banda,
comienza por allá en el 2001, cuando en ese entonces la
banda participa en el "Tarn Garock Festival", Montauban Francia.
Festival de bandas jóvenes, en lacual ellos fueron los
ganadores de aquel evento. El ascenso del grupo fue rápido.
Cómo es habitual en este sello, la idea es buscar a bandas
que contengan una idea y perfil musical, acorde a la idea de la casa.
Finalmente, aparece un trabajo silencioso y minimalista. La primera
idea al escuchar "The Bright Period" es asemejarlos a lo que es Mogwai,
específicamente en su periodo "Ep + 6". Este es un disco,
súper instrumental donde los trombones, los pianos, las
finas guitarras sucias y envolventes, dan una figura perversa y
electrizante.
Alvaro Daguer
ireallylovemusic.co.uk
As per the cover (leaves/limbs of dead birds ?) this
indicates that this album comes over as a very autumnal collection of
instrumental pieces. this is not for those bright summer days, needs
dark clouds/rain to get full effect. Guitars strum, mellow vibes,
string backing, drums in the distance. mournful violin appears from
time to time .. dirty three spring to mind .. a different vibe comes to
the surface in the second track 'our screwball concerto' which has an
edge with its scratchy vinyl effect, lonesome piano melody, and some
form of horn instrument. I'm getting depressed now .. Next up is the
sonic youth influence showing apparently in 'empty room', making this
one a personal fave. Where the album becomes interesting is in its long
long epic 'hidden landscapes' (all 16 minutes !), obviously intended to
be the albums centrepiece. from its quiet start, a simple guitar chord
structure .. builds up slowly, gradually more instruments are added,
including windblown instruments (clarinet) adding something that is not
normally heard in this type of context making this different. at 5 mins
drums appear, the ante is upped. a very nice pleasant autumnal track.
Perfect soundtrack to a walk in a park. Closer 'tide water' with its
lovely atmosphere piano melodic line. recalls dusty late night jazz
type of emotions, invoking memories of long lost lovers, forgotten joys
and simple pleasures. Melancholy in extreme - should come with an
emotional warning.
Mark E
www.kronic.it (Italia)
Emozioni e nulla più
Discutibili e fuori tempo massimo: i soliti crescendo
emozionali, arpeggi fuori moda da tempo immemorabile (almeno dicono..)
ed in più un’incoscienza al limite
dell’idiozia nell’aggiungere quegli archi
così poco originali in un gruppo strumentale. Da inserire
nel calderone si presume, da mettere sotto quella fila di nomi
più o meno celebri che (dicono sempre quelli del
“fuori moda”) hanno ascoltato i Mogwai per poi fare
delle loro cover poco riuscite.
Non ci sarebbe molto da dire, per la maggioranza poco
silenziosa gli A Place For Parks di speranze non ne hanno proprio:
vagamente cinematografici (più Badalamenti che Morricone,
magari con una spruzzata di Yann Tiersen), echi dei Godspeed You Black
Emperor più lontani nel tempo, un sottile rumore disturbante
insito nel DNA e quei giochi fra le chitarre pronte ad esplodere( ma
magari non lo fanno, o quantomeno non quando te lo aspetti) che
effettivamente profumano di “Come On Die Young” e
album limitrofi. E allora sarebbe tutto da buttare, o forse da
incanalare in un genere che cinque anni fa era la Mecca, mentre ora
è solo derivativo e superfluo. Ed è vero, per
essere di tendenza dovremmo stroncarli in due righe, peccato allora
sapere che noi, di tendenza, non lo saremo mai, perché ci
proviamo, ci sforziamo veramente, ma alla fine ascoltiamo un album come
“The Bright Period” e possiamo solo trattenere le
sensazioni (che dovrebbero diventare parola scritta) per non utilizzare
superlativi. La fragilità di note ripetute, fino
all’eccesso, destinate a diventare caos melodico,
armonicamente pregiato, inevitabilmente oscuro. I limitati rintocchi di
piano a creare l’atmosfera, mai chiaramente definita nella
sua imperfezione, in cui si sommano, senza nessuna frenesia, gli altri
strumenti, addentrandosi con dolcezza in spazi aperti privi di tempo,
dove lo schiaffo violento si tramuta in carezza sensuale. Senza parole
che debbano accompagnarla.
Ci sono persone destinate ad essere bambini per sempre.
Senza alcuna ansia per doversi prima o poi aggiornare o rinnovare. Mi
piace pensare che gli A Place For Parks non cambieranno mai. Anche se
gli diranno di farlo.
****(4/5)
Marco Delsoldato
Guia del Ocio de Barcelona
Secreta maravilla de la escena indie francesa, A Place
For Parks traen post-rock frágil y suave, de
tensión contenida y cierto aire neoclásico, mucho
más cerca de Threnody Ensemble que de Mogwai. Maduro,
emotivo, muy doloroso por momentos, "The bright period" seduce de
principio a fin. Una revelación.
Juan Manuel FREIRE
Bajo un nombre tan ecologista se
esconden las andanzas musicales de Anicet Rohée (Bajo),
Bruno Galibert (batería) y Rémi Parson (guitarra)
que de momento tienen como único testimonio sonoro los seis
cortes de éste disco. De las cuatro referencias comentadas
en este artículo, A Place For Parks son, bajo mi punto de
vista, los más ortodoxos estilísticamente
hablando. Curiosamente, y aunque creo que no sería justo
comparar ambos trabajos porque no representan lo mismo, the bright
period tiene casi todo lo que le falta al disco de Melatomine, es
decir, unas melodías más redondeadas, momentos
épicos de esos que tanto gustan a los seguidores de, por
ejemplo, GYBE, unas orquestaciones impecables que aportan sentido y
sensibilidad a las composiciones - excelente el trombón que
camina a sus anchas en Hidden Landscape, impecables los evocadores
arreglos de piano de Our Screwball Concerto y Tide Water-. Un disco que
no aporta grandes novedades al panorama del post-rock pero que
gustará a los amantes y puristas de éste
género (si es que existen).
Morgan